Toute la partie en forme de parabole sur la ségrégation raciale et communautaire est intéressante, on assiste presque mal à l'aise à l'étalage de la barbarie humaine avec une variété d'attaques qui profite au propos du film : opportunisme nauséabond du journalisme et de la télévision en particulier, mise à l'écart des populations pauvres, effets pervers de la discrimination, critique de l’inhumanité des scientifiques et des militaires...
Ce dernier point est d'ailleurs un grand classique des œuvres de science fiction et s'il est exposé ici sans aucune nuance, il faut avouer que l'effet fonctionne tout de même.
Pour le reste l'ardoise est malheureusement chargée de défauts ; la seconde partie se veut orientée action pure avec son lot de vaisseaux, robots, armes (sympathiques malgré tout) dans un enchaînement soporifique, convenu, qui n'excitera pas l'amateur du genre, peut-être blasé du manque de surprises. La dernière demi heure parait bien longue et les répliques s'engoncent dans le mauvais goût et la niaiserie, dans un décalage surprenant mais malvenu avec le reste des propos du film. Les dialogues clichés sur l'amitié entre l'alien et l'infecté ne tiennent pas la route et brise ce qui a été réussi auparavant.
Tout cela est fort dommage car District 9 disposait d'un fort potentiel, celui du brûlot politique et social, intelligent et sans compromis ; au lieu de ça on assiste à une dérive vers le film d'action mâtiné de SF qui aurait gagné à ne pas passer aussi rapidement sur les séquences de traques et oublier les scènes d'action sans saveur.
Et à se concentrer sur un propos intéressant et malin.