Comme toute première fois, on l'imagine dantesque, extraordinaire, en atteignant l'extase. Il en est malheureusement rien la plupart du temps: manque d'expérience, c'est très souvent assez mauvais. Cela s'applique particulièrement au cinéma, où les jeunes réalisateurs, souvent désireux de réaliser dès leur premier long-métrage le film qu'ils ont dans la tête depuis qu'ils ont 8 ans, se heurtent à de nombreux problèmes qui gâchent le rendu: manque de budget, manque d'expérience, de relations dans le milieu, et non-visibilité vis-à-vis du public.
Et pourtant, Neill Blomkamp réussit parfaitement son pari de première fois. Car District 9, étant intrinsèquement très bien réalisé, cadré, monté, et scénarisé, avec la création d'un contexte précis (ségrégation des aliens, imprégnation d'une présence extra-terrestre dans une réalité fictive renforcée par des témoignages et problématiques politiques concrètes), est encore plus impressionnant lorsqu'on sait que c'est le premier long-métrage de son chef d'orchestre. Bien qu'étant aidé par Papa Peter Jackson qui produit ce film (et ajoute son nom en haut de l'affiche, afin de donner du crédit à l'oeuvre proposée aux yeux du public), et permet donc au réalisateur de disposer de fonds importants, le résultat n'en reste pas moins extraordinaire, et est une première entrée en matière pour Blomkamp parfaitement réussie.
Nous savons que Blomkamp devait à la base une adaptation de Halo, et que District 9 n'était qu'un "lot de consolation" offert par Jackson afin de compenser la non-concrétisation de cette adaptation. Grand bien lui a fait !