Il y avait, dans Divergente, des choix de mise en scène, d'écriture quant aux personnages, ou même de représentation de ce futur dystopique, plutôt intéressants qui faisaient de cette énième adaptation de saga de SF pour ados, une œuvre un poil supérieure à ses comparses produites en masse ces dernières années. Malheureusement, cette suite délaisse clairement la candeur stylisée de son aînée pour simplement proposer du grand spectacle, en 3D. Si un budget plus avantageux et un nouvel œil derrière la caméra avait permis à Hunger Games de nettement s'améliorer, Divergente suit la tendance inverse. Robert Schwentke remplace Neil Burger, et l'on sent d'emblée qu'il n'a pas du tout la même sensibilité vis-à-vis de l'univers de Veronica Roth. On distingue, d'une part, les plans d’exposition typiques, avec des cadrages qui renvoient aux séries TV de science-fiction, et donc, le sentiment de voir un épisode parmi tant d'autres. D'autre part, il y a toutes ces séquences d'action, bourrées d'effets spéciaux, qui visent uniquement l’esbroufe visuelle. Rarement un film n'aura été affublé d'autant d'effets visuels tout bonnement inutiles à l’exécution des scènes incriminées et de l'histoire. Autant les blockbusters habituels en sont remplis également, mais ils sont là pour rendre les séquences plus spectaculaires, et sont généralement le cœur de l'action.

Tandis que dans ce Divergente 2, cette chute vertigineuse de Tris entre des immeubles qui éclatent, tous ces bris de glace, ces personnes qui se désagrègent, ce n'est qu'un enrobage futile à destination de l'exploitation 3D, simplement pour éblouir le public. Il est vrai que les effets sont généralement réussis, bien que l'on ait souvent l'impression de regarder un jeu vidéo dans ces cas-là. C'est peut-être pour cette raison que Joseph Trapanese peine à trouver l'inspiration et ressert quelques compositions très similaires à celles de Tron: Legacy. La bande-originale n'a, ici, que très peu de caractère, et se contente d'assurer spectacle et grandiloquence. D'ailleurs, la plupart de ces scènes visuelles ont été rajoutées par rapport à la trame du livre, par moment bafouée avec l'ajout de péripéties dispensables, d'idées brillantes et risquées regrettablement avortées, des deus ex habituels qui rendent l'histoire prévisible, et d'autres éléments et complications d'intrigue inutiles qui finissent par créer des incohérences. La franchise perd même son identité puisque l'on se croirait, vers la fin, dans un mélange entre Le Labyrinthe et Le Passeur. Parmi les acteurs, seuls Shailene Woodley et Jai Courtney sortent du lot, les autres semblant bien trop passifs.

En définitive, ce second épisode tente de marquer les esprits en s'affichant plus explosif que le premier film ; un choix qui n'est pas judicieux tant cela ne contribue en rien à l'histoire maladroite. Pour autant, le long-métrage est bien rythmé, parvient à étayer un peu plus son univers et offre quelques séquences divertissantes. Trop peu pour inciter à voir une suite en deux volets, néanmoins.
AntoineRA
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le 18 mars 2015

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AntoineRA

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