Dès le départ, le ton est donné. Django, tout de noir vêtu, tirant un cercueil dans la boue, un lynchage pur et simple, une ville fantôme crasseuse maintenue artificiellement par deux bandes criminelles...

Comme Eastwood arrivant dans un bel paumé tenu par deux bandes rivales, Django vient briser l'équilibre, pour des raisons qui ne regardent que lui, prêt à rapidement semer le chaos. Mais c'est bien là le seul point commun entre Django et Pour une Poignée de Dollars.
Pour le reste, Corbucci livre un film dont la forme est clairement inférieure à celle de celui de Lone (tout le monde n'est pas le Maestro), avec un acteur principal qui a des faux airs d'Eastwood, tente du jeu à la Estwood, mais n'est pas Eastwood.

Pourtant, ça marche. Oui, ça marche parce que ça reste efficace, même si certains moments manquent un peu de rythme et que la mise en scène est parfois très hasardeuse. Ça marche parce que Corbucci décide d'aller plus loin que Leone.
Leone était cynique et violent ? Corbucci sera nihiliste et violent.

L'épopée de Django n'est pas celle d'un cowboy solitaire et taciturne qui cherche la justice ou la vengeance (enfin, la vengeance, si, un peu) à sa façon. Django n'est pas loin de chercher la mort à chaque pas, à chaque action.

C'est sa façon de se sentir vivant et de survivre, sans doute. Jusqu'à la fin, Django ne fera que s'attirer tous les ennuis possibles, se définissant un destin où la mort l'attend partout.
Et c'est ce qui fait la force du film et lui donne son statut culte.

C'est noir, nihiliste, sans concession, avec des séquences cultes (la première fois que Django ouvre le cercueil, entre autres), et ça suffit à justifier le visionnage, malgré une forme et une musique où l'on retrouve divers classiques du genre.
Peu original, mais efficace et sombre.
Lonewolf
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le 14 avr. 2013

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