Il fût une époque où je ne connaissais pas Quentin Tarantino. Une époque où ce film était le mieux noté sur Allociné. Une époque où j’étais encore sur Allociné et où il était indispensable de voir Django Unchained.
Après visionnage, ça paraît évident. Il faut voir Django Unchained. Il faut voir du Tarantino, parce qu’en plus d’être des films ultra-sympa, c’est toujours de grands moments de cinéma.
Django Unchained est le plus grand moment de cinéma que Tarantino nous a offert. Car quand on y réfléchi un peu, ce film, c’est un peu le chef d’œuvre ultime du gars.
On connaît tous le cinéma de Tarantino, violent, classe, décontracté mais qui sait être tendu et intense quand il le faut (le mec est quand même capable de foutre du rap dans un Western sans que ça choque).
Ainsi, Tarantino s’attaque au Western. Avec une mise en scène riche en références et minutieusement travaillée (comme chaque Tarantino mais là, ça frise la perfection), le film est juste jouissif. On ne compte plus le nombre de zooms sur les visages maîtrisés que je trouve juste trop classe. Il y a également un véritable travail sur les couleurs, que ce soit dans les costumes, ou le sang (ce magnifique plan où du sang asperge des fleurs blanches), le tout, avec des ralentis incroyables. Bref, quand on regarde du Tarantino, on contemple.
Un autre truc que j’adore avec Django Unchained, c’est cette façon qu’a Tarantino de dénoncer l’esclavagisme. Celui-ci ne se perd pas dans des réflexions métaphoriques et sociales. Il se contente de montrer ce qu’est l’esclavagisme avec classe et horreur. Et c’est comme ça que le film marque. Je n’oublierai jamais cette incroyable scène du four. Les ralentis donnent un aspect toujours aussi classe, mais ça n’empêche que la scène est terriblement violente et ultra-intense, grâce aux gros plans sur le visage de Jami Foxx. Bref, le film montre l’esclavagisme, il ne dit pas qui a raison, il se contente de nous montrer avec le point de vue de chaque personnage qui a sa propre opinion sur le sujet.
Concernant les personnages, beaucoup trouvent que Christoph Waltz vole la vedette à Jamie Foxx. C’est vrai. Et Jamie Foxx se fait encore plus voler la vedette une fois que Leonardo DiCaprio entre en jeu (et quelle interprétation, probablement sa meilleure). Mais lors du dernier acte, durant ces vingt dernières minutes, Jamie Foxx crève l’écran et se révèle aussi charismatique et classe que Waltz et DiCaprio. On oubliera pas la belle Kerry Washington, très juste et un Samuel L Jackson terrifiant en noir raciste méticuleux et fouineur, on pourrait presque dire, le raciste ultime. Bref, un casting de dingue.
Je finirai en disant que Django Unchained est non seulement un grand divertissement de deux heures quarante, mais aussi un des meilleurs films traitant de la traite négrière. Le film devient de plus en plus intense jusqu’à cette scène du dîner parfaite. Probablement la meilleure de toute la filmographie de Tarantino tellement DiCaprio est terrifiant (comme tout le monde le sait, c’est dans cette scène qu’il s’ouvrira la main avec un verre tout en continuant de jouer). Bref, Django Unchained, c’est un grand Tarantino, un grand Western, un grand moment de cinéma tarantinesque ! Bref, un chef d’œuvre.