Miracle ! crieront les uns, Démago ! crieront les autres.
Disons-le d'emblée, je fais partie de la première catégorie.
Depuis Boulevard de la Mort, Tarantino semble avoir compris que son propre plaisir et celui des spectateurs n'étaient pas incompatibles. Un film sur la Seconde Guerre Mondiale ? Il fait massacrer Hitler et bon nombre de nazis. Sans le moindre souci historique. Il le fait parce qu'il le peut. Qui n'a jamais rêvé d'avoir une machine a voyager dans le temps et d'aller punir les monstres de l'Histoire ? Tarantino est l'un des rares a avoir compris que cette machine, c'est le cinéma.
Même schéma ici : QT fait un pamphlet contre l'esclavage, et il ne s'embarrasse pas de politique ou de rhétorique. Les racistes se font tous dézinguer en règle, par pur plaisir de justice historique. Le Mal, qui est exposé durant tout le film (corps fouettés, combats à mort, chiens enragés), sera éradiqué et nos héros vivront heureux et auront beaucoup d'enfants.
Kill Bill, son autre film de vengeance, était un hommage esthétisant mais néanmoins formel aux westerns et aux films d'arts martiaux. Django est un pur objet tarantinien, où se mêle l'hommage et la jouissance ; il est l'expression de l'esprit de son auteur, un esprit nourri aux westerns spaghetti, aux séries Z et aux comics. En somme, il est une oeuvre d'art.