Western Black pour Humour Noir
Obsédé le western, et s'étant pas assez vidé sur Inglorious Basterds, Tarantino le reprend, sauce Spaghetti à la couleur noire.
Il prend ses deux balloches à son bras et braque les Studios pour produire le sujet le moins mainstream au monde: l'esclavagisme du 19ème. Et pour autant cela n'empêche pas Tarantino d'osciller entre un ton serieux et troublant pour nous rappeler la gravité du contexte, à quel point cette ségrégation était si bien intégrée dans la culture; et un ton détendu d'humoir "noir" cartoonesque qui vient toujours à point.
L'attente peut se sentir longue, tant il fait monter la sauce.
Mais la récompense est généreuse. Les pétarades offrent du sang comme si il en pleuvait, et les cadavres valsent emportés par des sommes de plomb exhorbitantes.
QT associe l'ancien et le nouveau: le "Buddy Movie" et les vieux zooms des heures folles du cinéma italien.
A l'image de ce duo improbable entre James Brown et 2Pac, qui constitue une BO endiablée. Emphatique certes, mais les choix sont ecclectiques comme a l'accoutumée et offre un bon vent de fraicheur.
L'oeuvre est longue. Cependant sa durée s'avère une force considérable, tant il finit par installer de façon douce et sans brusquements, une image inconique sur ce Django.
Un pari qui n'était pas gagné, tant Jamie Foxx ne possède pas de vrai charisme naturel.
Au final, l'adhésion y'est, tant la catharsis marche brillament, tant son désir de vengeance devient le notre, tant chaque gunfight devient salvateur et fait remonter les tripes jusqu'à la gorge.
Les plaisirs additionnels viennent surtout de Christoph Waltz qui met son immense talent au role d'un mentor malicieux et fondamentalement bienveillant, faisant preuve d'une compassion étonnament touchante.
Son contre emploi magistral s'aligne à celui d'un Samuel L Jackson jouant aux grandes gueules séniles.
Peut être à mettre en demi teinte, un Léo Di Caprio moins vicieux qu'il n'aurait pu être, même si il se demerde bien.
On remarquera finalement, un avant et après Inglourious Basterds. Les obsessions sont similaires: les scènes de dialogues faisant monter subtilement la tension, le gout pour l'explosion badass, les jeux de "roles"...
C'est peut être au final tenter d'analyser inutilement un film qui se veut un deversement de fun continuel aux saveurs épicées et multiples.
Jouissif, voir divin.