Je sais reconnaitre un génie quand j'en vois un. Et indéniablement, Quentin Tarantino en est un. Maintenant, etre un génie ne signifie pas necessairement que le film va me plaire. Et c'est là tout le débat intense qui m'anime depuis que j'ai vu ce film.
Abordant ce film (en V.O) avec comme bagage Tarantinesque l'unique Pulp Fiction (que j'ai par ailleurs beaucoup aimé), c'est donc avec un manque d'habitude évident du style de Tarantino que j'aborde ce film. Et c'est je pense l'une des raisons pour lesquelles je me sens mi-figue mi-raisin après avoir vu ce que je sais etre, un film monstrueux. Je précise aussi que j'ai jamais vu le Django original de Corbucci.
Mais attardons nous davantage sur l'oeuvre, que je diviserai en 3 parties, qui sont environ équivalentes en durée. Le film est assez long, mais on ne s'y ennuie à aucun moment.
- La première partie, la plus réussie selon moi. On rejoint les codes du western et de Tarantino et qui constitue en somme, le film que je m'attendais à voir. Cette partie est filmée à la perfection et rend un bel hommage aux westerns. A cela, vous rajoutez des dialogues savoureux et un Christoph Waltz au sommet et vous obtenez un très bon moment.
- La deuxième partie, la plus didactique, mais qui perd en rythme et en intensité, mais qui permet de donner du sens et de la profondeur à l'histoire et de developper une vraie reflexion sur l'esclavagisme et sur l'Amérique en général. Cependant, cette partie est longue et aurait méritée un amincissement afin de gagner en efficacité. C'est aussi le moment du film qui voit l'apparition de Di Caprio, qui nous offre un de ces meilleurs roles. C'est aussi la prise d'importance du héros, campé par Jamie Foxx, à qui on en demande pas des masses mais qui le fait bien.
- Enfin, la dernière partie, que j'ai sobrement appelle " Le fuckin joyeux bordel totalement fucked up final", et qui constitue la partie du film que j'ai le moins aimé, et qui m'a donné la sensation que le film se barrait en cacahuètes. Etant conscient que c'est le style de Tarantino et de son amour pour le cinéma de série B, je trouve néanmoins que cette partie dessert son film et le propos qu'il veut raconter. On a l'impression qu'il cherche plus à se faire plaisir et à se taper son propre délire qu'a raconter quelquechose.
[SPOIL : Cette partie commence par le décès de personnages majeures ce qui fait complètement fondre l'interet de l'histoire]
C'est dont cette dernière partie qui fait défaut et qui me laisse un goût amer dans la bouche et l'impression de passer à coté de quelque chose. Est-ce ma réticence à un certain style et mon manque d'ouverture d'esprit ou simplement un manque du film lui meme qui m'ont empeché de savourer cela pleinement ?
Cependant, je tiens à ajouter que ce film comporte une B.O d'exception. C'est clairement pour moi le point le plus réussi du film. Mais bordel mais quelle claque cette B.O ! J'ai adoré !
Pour conclure, je pense que ce film est un film d'exception, desservi par le gout de Tarantino pour tous les cinémas, y compris ceux qui plaisent moins. Ou alors parce que j'ai tout simplement du mal à assimiler son style...
Seul un revisionnage du film pourra répondre à cette question...