Django Unchained par RomainPETER
Les mouvements de foule ont leurs mystérieux - incompréhensibles ? - destins: je m'attendais tout à fait à voir le monde de la critique s'extasier devant le nouveau patchwork-movie de Tarantino, mais sans doute pas à cette hallucinante fièvre collective qui fait de celui-ci le nouveau héros de l'interprétation historique au cinéma. L'acuité du regard historique n'est en effet pas le premier compliment que j'aurai pensé à adresser au réalisateur passé le générique, et pourtant ... Je dois m'être trompé, puisqu'une horde de cinéphiles s'empresse de dérouler le tapis rouge à l'homme qui a eu cette si formidable idée de faire en sorte qu'un esclave noir se paye ses opresseurs, et c'est le cas de le dire, en liquide: des hectolitres d'hémoglobine. Sans doute n'ai-je pas compris à quel point il relève du génie de porter au cubes les idées-reçues et les raccourcis faciles sur le Sud d'avant la guerre de Sécession. Ni comment le jeu des acteurs en présence fore si profond le sol de la médiocrité qu'il finit -miracle de la rotondité de la terre - par s'élever si on l'observe depuis l'autre hémisphère. Ni pourquoi personne n'a pensé à commercialiser le "shaker Tarantino", dans lequel chacun pourrait glisser ses dvds de série B pour faire son propre "chef-d'oeuvre" chez soi ... Mystère, donc.