Django Unchained par Cinemaniaque
Curieux phénomène que ce Quentin Tarantino, capable de relancer à chacun de ses films la fascination des cinéphiles et l'admiration d'une nouvelle horde de fans qui ne connaissent de lui que le précédent film. Django ne semble pas échapper à la règle au vu de son succès critique et populaire, chose rare pour un western en 2013. Et sans vouloir jouer les rabats-joie, je ne comprends pas pour une fois tout cet engouement. Non sans avoir pris du plaisir à la vision, je dois dire que je trouve ce Django Unchained bien faible, tant dans son scénario (une première heure réjouissante, une deuxième partie qui se traîne) et son montage (l'absence de Sally Menke se fait cruellement ressentir à mes yeux) que par l'interprétation en demi-teinte de Jamie Foxx, forcément dévoré par le reste du casting. Certes, Tarantino sait rendre hommage au western-spaghetti (mais légèrement seulement) tout en gardant ses grands thèmes favoris. Mais 2h40 pour ça ? Mouais...
Après, difficile de ne pas aimer le film : si DiCaprio est un tantinet décevant en bad guy trop caricatural, il n'en est rien des fabuleux Christoph Waltz et Samuel L. Jackson qui sont les vraies vedettes du film. Idem dans la réalisation, où tarantino nous gratine de quelques merveilles occasionnelles (le sang giclant sur le champ de coton : tellement japonais dans le style, tellement symbolique historiquement) et d'un sens de l'humour burlesque non négligeable. Et si la b.o. s'avère un poil conventionnelle par rapport à d'habitude, il faut reconnaître un talent kubrickien chez Tarantino dans l'art de mixer image et son.
Nno, je ne comprends pas l'admiration sans borne portée à ce nouveau film de Tarantino, certainement pas son meilleur, mais je comprends parfaitement que Tarantino est un véritable surdoué, tant en cinéma qu'en communication, qui semble rester un éternel gamin après 20 ans de carrière et s'offre le luxe de réaliser les films de genre qu'il voudrait sans doute voir. Rien que pour ça, le plaisir est partagé.