Tarantino n'a pas beaucoup muri. C'est un grand gamin surdoué et fainéant. Soit il en fait trop, soit il n'en fait pas assez.
Le début, c'est un peu too much. trop brutal, trop coloré, trop sanglant. Mais ça passe plutôt bien. Pour faire simple, la première heure est la réussite du film. Et ça commence par l'apparition de Christoph Waltz en un improbable dentiste itinérant qui masque mal un chasseur de primes aux méthodes plutôt expéditives. Et surtout, par le langage employé par ce personnage.
Mais le récit fonctionne bien. On avance, même les dialogues sont sympa, il y a de l'action. Bon, on pourrait toujours lui reprocher certains choix musicaux, mais cette première partie est si agréable que j'en devenais impatient d'avoir la suite.
Puis, l'histoire change. Finie la traque des chasseurs de primes, nous voici lancés à la recherche de la femme de Django, Broomhilda. Ce n'est pas ne surprise, on nous l'a annoncé assez tôt. Mais c'est une chute vertigineuse. L'action disparaît, les dialogues s'éternisent, l'histoire piétine. Leonardo en fait des tonnes. Tarantino, devenu presque sage, est devenu chiant.
Quelques scènes surnagent, par leur tension ou leur humour, mais ça ne suffit pas. Les personnages sont caricaturaux ; oh, je sais bien, on ne regarde pas un film de Tarantino pour y trouver du Bergman, mais c'est vraiment gênant que le cinéaste abandonne totalement la moindre finesse scénaristique.
SPOIL
Ainsi, la façon qu'a Django de se libérer des griffes des gardes qui le mènent à la mine, c'est vraiment exagéré, même si l'explosion de Tarantino est assez drôle. Mais on sait trop le je-m'en-foutisme du scénariste.
FIN DE SPOIL
Globalement, les acteurs sont bons mais ne suffisent pas à relever le niveau moyen du film. Django Unchained a au moins une heure de trop. ça ne pardonne pas.