La pop s'invite au XIXème siècle !!
L'ultra-cinéphile Quentin Tarantino et le western,genre mythique américain s'il en est,étaient faits pour se rencontrer.Et celle-ci dépasse nos espérances,QT signant à mon sens son meilleur film depuis "Pulp Fiction".Il parvient enfin à maturité,entre l'hommage invétéré au cinéma,la violence graphique qu'il affectionne tant,les dialogues jubilatoires et spirituels,et cette fois un sujet véritablement polémique(la représentation des Noirs sous l'esclavage d'avant-guerre de Sécession).Ainsi,"Django Unchained" enfile les séquences cultes comme des perles,quelque part entre la loufoquerie,la noirceur,l'insolite et le classicisme.Impossible de passer à côté [spoiler]du combat à mort d'esclaves,de la vision bouffonne de membres du Ku Klux Klan ou du torrent de sang final à la Peckinpah[/spoiler].Un esclave affranchi(Jamie Foxx,tout en intensité intérieure)et un chasseur de primes allemand(Christoph Waltz,immense et donnant toute sa saveur à ses discours éclairés)s'associent,pour d'abord retrouver 3 frangins recherchés,puis la femme de Django(Kerry Washington,poignante),retenue captive dans le ranch de Calvin Candie.Dans ce dernier rôle,Leonardo Di Caprio peut enfin s'éclater dans un rôle de salaud sadique et raffiné.Enfin,Samuel L.Jackson incarne un majordome noir,justement raciste!Tarantino aligne les images mythologiques grâce à une photographie inspirée,majoritairement en intérieurs.Sa BO soigneusement sélectionnée sonne pop et soul.La vengeance peut aller à son terme,avec une jubilation non feinte,dans une orgie visuelle,qui assume sa coolitude.D'ores et déjà culte.