Un film incroyablement surévalué, comme à peu près toute la filmographie de Tarantino qui se résume, sans la caricaturer, à un flot de violences gratuites dans un scénario bancal et une absence totale de travail esthétique. Si la reconstitution de l'Amérique d'avant la guerre de sécession est un pari intéressant, quoique raté à maints égards, le film se sclérose dans un manichéisme terrifiant entre, d'un côté, les cruels propriétaires fonciers blancs texans (lesquels, sans être des enfants de choeur, n'étaient sans doute pas les rustres dépeints ici) et les héros amoureux, dont la passion excuserait tout, opprimés par un système de castes apparemment hermétique (quoique le personnage du noir conservateur soit des plus intéressants de ce point de vue), au coeur noble et pur, rendant justice à leurs bienfaiteurs (un anti-esclavagiste itinérant allemand au milieu du Texas qui brave toutes les normes de son époque et qui est un fantasme des plus médiocres du réalisateur pour rattraper les lacunes de son scénario) qui finiront par convoler en justes noces, accomplissant leur destin épique (mais surtout grassement burlesque) comparé à celui de Nibelungen (!!!) sans aucune autre raison que des poncifs qui trahissent une grave méconnaissance de ce pan culturel. Un film qui ne se démarque que par la violence qu'il propose à l'écran : cela n'a jamais fait un grand film, a fortiori quand rien ne la motive et qu'elle semble être une fin en soi, un défi que le réalisateur se fait à lui-même.