I like the way you shoot boy
Juste du pur plaisir. Jusqu'au bout. Un putain de réal qui aime le cinéma, qui aime partager sa passion, qui pense à son public à chaque placement de caméra, à chaque dialogue, à chaque petit clin d'oeil avec lesquels il nous rend complices de son amusement; on est véritablement pris dans ce tourbillon de bonne humeur du commencement à cette fin si décallée du film qu'elle sonne comme un véritable pied de nez à tous ceux qui ne peuvent mettre de côté leur intellectualisation du cinéma pour juste profiter de l'image et rigoler un bon coup.
Une séance de près de 3h qui en parait moitié moins, faite d'émotion, d'adrénaline mais surtout d'une banane sur le visage qui se mue en franche poilade sans qu'on s'y attende. Ce que ça fait plaisir d'aller au cinoche pour se faire cueillir comme ça. Tout dans Django cingle comme une déclaration d'amour au 7eme art mais surtout à tous ces films peu connus qui font le plaisir de mecs allumés, amoureux des galettes obscures dont je fais partie. Des ambiances graphiques complètement jubilatoires, aux gunfights surréalistes tout simplement jouissifs, impossible de ne pas trouver son compte avec la générosité de Tarantino dans cette relecture personnelle du western saupoudrée d'une réflexion acide sur l'esclavage.
Un vrai moment de bonheur à tous les niveaux. Direction d'acteurs au top à l'image d'un Jamie Foxx qui semble en parfaite symbiose avec Tarantino et son univers, musiques toujours aussi improbables qui semblent pourtant ne faire qu'une avec l'image qu'elles accompagnent, compositions de plans virtuoses épaulées par une caméra en constante mobilité qui nous plonge au coeur de l'action avec une fluidité rarement atteinte. On sent presque le souffle des acteurs sur nos visages tant on est prêt d'eux, et tous servent des personnages si gratinés, si colorés qu'on ne peut que les aimer, qu'ils soient du bon au mauvais côté de la balance. Impossible également de ne pas saluer la performance du vrai déchaîné du film. Di Caprio prouve une nouvelle fois aux yeux du monde qu'il est fait du bois des grands acteurs. Sa présence à l'écran est magnétique, quand il parle, on l'écoute, quand il s'énerve, on baisse les yeux. Du côté des seconds rôles, c'est également une orgie de grosses prestations. Samuel L Jackson rempile pour un tour en délivrant l'une de ses plus belles partitions et Christoph Waltz parvient à trouver le ton juste pour incarner un personnage fait de subtilité.
Django est une véritable pépite qui remet les pendules à l'heure en ces périodes troubles où les films inspirés peinent à trouver le chemin des caves aux sièges rouges. Et plus encore, il est tout simplement de l'étoffe de ces oeuvres qui nous rappellent, si besoin en est, pourquoi on est passionné par cet art numéro 7.
Ah oui, j'oubliais... Dites au revoir à Lara