Je suis un fan inconditionnel de Tarantino, j’ai vu presque tous ses films. Ce qui est amusant avec Django, c’est que ce film peut être qualifié de Tarantino qui n’en est pas un. Pourtant dans chacun de ses films, Tarantino lorgnait vers le Western, ce qui était assez loquace, en effet appliquer les règles du Western à un autre contexte pouvait se révéler être parfaitement brillant. Ici, on mixe les Western typiques de l’Ouest de l’Amérique avec le Sud des Etats-Unis esclavagiste deux ans avant la guerre de sécession. Pour une fois ici, la narration est parfaitement linéaire et chronologique, sauf quelques petits flash back. Cela a l’inconvénient de parfois trainer en longueur. De plus on sent que le scénario est par moment un peu brouillon, notamment sur la fin qui a clairement du être remaniée et qui s’étire un peu inutilement. Enfin, je ne retrouve pas dans ce Tarantino les répliques délirantes que j’aime tant, les logorrhées de personnages fascinants, ce que je déplore un peu mais l’histoire ne s’y prêtait pas forcément. Dans ce film on trouve tout de même une violence assez jouissive qui fait rugir de plaisir quand même !


Ce film raconte pourtant une très belle histoire qui est d’ailleurs servie par une narration fluide et simple, ce qui est à mettre à son crédit. C’est en fait une variation de l’anneau des Nibelungen avec Django en avatar de Siegfried et Broomhilda en Brünhild, mais pour ce coup c’est vraiment transparent. Le fait d’avoir accès à de la mythologie allemande dans ce film m’a beaucoup plu moi qui suis germanophile de longue date. Toute cette fibre teutonne est portée par le fabuleux Christoph Waltz, dans son rôle du docteur Schultz, qui a d’ailleurs le regard du spectateur sur toute cette histoire. Je dirais même plus, il a le regard du spectateur européen lambda dont nous sommes chacun un spécimen sur cette Amérique, à mon humble avis. On peut également voir un Dicaprio à contremploi en pervers un tantinet incestueux et sale, malgré tous ses désirs de raffinement. Nous avons également à un Jamie Foxx héroïque qui tient assez bien le film ma foi et enfin à un Samuel L Jackson absolument exceptionnel et qui va, à mon avis, entrer dans la mémoire collective et dans le panthéon des personnages de Tarantino. Stephen, l’esclave joué par Jackson, est le véritable antagoniste du film et fait d’ailleurs tout son charme, car il interroge au niveau de la psychologie et de ses objectifs. Enfin il me faut parler du personnage féminin du film, joué par Kerry Washignton, elle vaut vraiment le coup de toutes ces péripéties, elle parle un allemand parfait !


En conclusion, je vous conseille vivement d’aller voir ce film, qui vous divertira, vous fera rire, en résumé vous passerez un bon moment.

Andika
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le 19 janv. 2016

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