Bien que le western ne soit pas mon genre de films préféré, cela ne m’a jamais empêché d’en regarder, la plupart sont des divertissements bien réglés et bien racontés. Normalement, je n’hésite jamais à regarder un western. Sauf que pour Django Unchained, j’avais un blocage qui ne me donnait pas spécialement l’envie de le voir. Et ce blocage, c’est le réalisateur Quentin Tarantino. Je suis conscient que ce dernier a ses propres méthodes de tournage et sa propre façon de raconter des histoires linéaires sans engendrer la monotonie. C'est une prouesse technique rarement vue dans le cinéma mais j'ai toujours été gêné par les longues scènes de dialogue qu'on peut voir dans des productions comme Jackie Brown ou Pulp Fiction, ça m'a toujours ennuyé.
Pour Django Unchained, le constat est un peu le même. Je dois avouer que j’ai un peu de mal à comprendre son succès. Je ne vois pas en quoi copier des classiques et faire une composition scénaristique de ces pièces cinématographiques fait de Quentin Tarantino un réalisateur talentueux et extraordinaire, comme je l’ai pu entendre maintes fois. C’est facile de reprendre ce qui a fait le succès de pleins films pour qu’une production soit considérée comme un chef-d’oeuvre. Pendant le visionnage, la plupart des situations que j’ai vues m’ont fait rappeler des moments que j’avais déjà vus, dans plein d’autres productions de genre western. Reprendre des points glorifiants, c’est bien mais savoir les innover, c’est mieux. Et tout ce que j’ai vu, c’est que le réalisateur a juste copié des grands moments de classiques pour écrire son scénario, sans la moindre once d’originalité. Je ne dis que pas le film est mauvais visuellement... J’ai juste le sentiment qui manque quelque chose.
Mais le plus gros problème de cette réalisation, ce sont les scènes de bavardage, extrêmement longues et trop nombreuses pour alourdir facilement le scénario. Si j’ai bonne mémoire, je n’ai jamais vu un western avec autant de scènes de dialogue, ce n’est pas dans mes habitudes et je trouve que ça se mêle mal avec le western. Les films se déroulant dans le far-west, ce sont généralement des enchaînements de situations variées et inattendues, avec des scènes de fusillade, de la bagarre, de la drague, de l’hostilité ou de l’amour. Dans Django Unchained, c’est surtout beaucoup trop de bavardages pour rien, bien que ce soit majoritairement des passages intéressants et constructifs. Je reconnais que le réalisateur a un bon sens de la technicité et une bonne pratique professionnelle sur la mise en scène, cela m’a permis de bien suivre l’évolution de personnages vengeurs ou néfastes, surtout quand ils sont campés par un casting royal et fabuleux.
Jamie Foxx a du caractère qui sait bien mettre en évidence, Christoph Waltz est tout à fait charismatique dans la peau d’un chasseur de primes, Leonardo Dicaprio est tout simplement magnifique en maître d’esclavages perfide et Samuel L. Jackson livre une prestation de majordome indéniable. Je crois que le casting est le point fort du film, cela m’a permis de survivre pendant le visionnage, même si l’ennui se manifestait régulièrement pendant le visionnage. Bien que j’aie compris qu’il s’agit d’une histoire de vengeance, je me suis posé une question pendant le visionnage : L’esclavage existait vraiment pendant le western ? Bien que je ne suis pas un grand connaisseur du western mais si je me rappelle bien, je ne crois pas en avoir vu un seul western qui traitait l’esclavage, et encore moins l’esclavage des noirs. J’ai fouillé sur Internet et apparemment, Django Unchained est bien le premier western qui dévoile une histoire avec des esclaves.
Sur le coup, ça me paraît pas crédible et pour un fan de westerns comme Quentin Tarantino, il est un peu à côté de la plaque. Enfin, ce n’est juste qu’une réflexion et ce n’est malheureusement pas la seule chose qui m’a gêné pendant le visionnage. Je ne parle pas des scènes grotesques comme la frime à cheval avec la bande-son On l’appelle Trinita à la fin du film, ça m’a fait plus rire qu’autre chose. J’ai noté une atmosphère très potable pour un western, une vengeance bien détaillée, une progression potable de chaque personnage et un certain amusement très visible de la part du réalisateur, on voit bien qu’il voulait tout faire exploser, tout rendre amusant et générer une ambiance de folie. C’est sympa, ça fait plaisir de voir un réalisateur qui s’éclate avec son propre film mais il est un peu allé trop loin sur certaines choses.
S’il y a bien une scène qui m’a rendu perplexe, c’est la scène de fusillade dans la maison du méchant. Grosses giclées de sang, des plans répétitifs, du ralentissement jouissif, c’est du Tarantino tout craché. Le problème, c’est que je trouve cette scène tellement géniale que j’ai l’impression que le réalisateur voulait se rattraper du manque d’action qu'on pouvait voir avant cette scène. Il faut le dire, le film est assez mal rythmé. On assiste à des bavardages pendant plus de la moitié du film, jusqu’à qu’on assiste enfin à une dernière demi-heure assez jubilatoire et surtout plus accrocheuse. Cette partie-là, c’est du western comme je les aime. Et je trouve extrêmement dommage que le reste du film ne le soit pas autant. Sympa à voir mais pas extraordinaire comme je l’ai pu entendre maintes fois, avec un bon lot de répliques habiles et un concentré de classiques bien mixé dans l’ensemble. 6/10
Messieurs, vous avez commencé par éveiller ma curiosité, mais là vous captez mon attention.