Dobermann par JohnnyBeeGoode
J'ai du mal à associer Dobermann à autre chose qu'aux ricanements idiots d'adolescents pré-pubères, se tripotant la nouille devant une espèce d'hyperviolence stylisée, jouissant devant les innombrables morts grotesques comme devant la page soutien-gorge des Trois Suisses. C'est rigolo sur le moment, mais passé treize ans, cela perd singulièrement de son intérêt.
Présenté comme un monument d'irrévérence et de mauvais esprit, Dobermann est surtout un amas de scènes mal foutues, mal écrites et mal jouées par une bande d'acteurs en roue libre, desservies par une esthétique et un montage gerbatoire, commis par des mecs qui n'ont pas très bien digéré Tueurs-Nés (attention POMPAGE!), le tout asséné avec une absence de recul manifeste et un humour au premier degré complètement bas du front.
C'est bien gentil de montrer Romain Duris se torcher avec les Cahiers du Cinéma (attention GAG!) ou foutre une affiche de Trainspotting en arrière-plan (attention RÉFÉRENCE!), mais quand cela représente l'essentiel de l'ambition artistique/narrative du réalisateur, c'est que sa came, elle est méchamment frelatée.