C'est une histoire de vengeance, plutôt astucieuse et qu'on imagine aussi, à l'origine, c'est-à-dire suivant le roman adapté, bien plus rigoureuse que la façon dont l'a traitée Chabrol. Le cinéaste réalise une farce, conformément à la nature du personnage que compose Belmondo. Celui-ci "belmondise" dans le rôle mi loufoque mi cynique du docteur Paul Simay, un type méprisable qui dispense dans la bonne humeur certaines théories sur l'art de séduire les laiderons, et qui les applique.
Cependant, c'est par arrivisme qu'au cours du film, après un préambule incertain et trop long, que Simay épouse la fille d'un directeur de clinique. Une fille pas très jolie, un peu nunuche, qu'il ne tarde pas à tromper avec sa soeur. Dupe la jeune épouse?
J'ignore comment se termine le roman d'Hubert Monteilhet; Chabrol, lui, met en scène un dénouement ironique où les protagonistes, malgré la gravité de leurs actes, se réconcilient,
façon de signifier que chez les bourgeois, on lave son linge sale en famille. on sauve les apparences, et la comédie bourgeoise continue. La leçon satirique est concentrée dans un seul plan, le dernier du film, bien plus significatif, d'ailleurs, que l'ensemble des turpitudes que Chabrol mets en scène dans cette satire de moeurs peu convaincante parce que caricaturale et désinvolte. Les personnages manquent de profondeur et, par conséquent, on trouvera le film ennuyeux par moments, et superficiel souvent.