Je pensais encore il y a peu que ce film était ma première incursion dans la phase IV du MCU mais en fait j'avais déjà zappé Black Widow qui aurait curieusement dû se positionner dans la phase III à mon sens, mais bon, je suis un noob comics donc qu'importe !
Je vais évacuer tout de suite la plupart des griefs que j'ai au sujet des films Marvel dont celui-ci n'échappe pas. Je n'en peux plus de ces épisodes filer conçu pour former un grand tout au chausse pied complètement pété et invraisemblable. Ils ont réussi leur pari avec Infinity War et Endgame mais là j'ai vraiment lâcher l'affaire. Il faut de plus, voir les séries sur Disney+ pour bien capter les tenants et les aboutissants de leurs films. N'ayant pas vu Wandavision par exemple, j'ai été un peu paumé au début de ce nouveau film/produit. Bref, ça ne correspond pas à l'idée que je me fais de ce qu'est le cinéma.
De surcroît, cette volonté de relier tous les univers/films/séries alourdit constamment le récit avec au mieux des clins d'oeils et du fan service et au pire des incohérences et des tunnels de dialogues pompiers. Cela n'aide pas un scénario très prévisible en forme de bête course-poursuite et avec une gamine interprétant un nouveau personnage très creux également.
Mais bon, malgré toutes ces réticences, un agacement constant et un rythme en dent de scie, Marvel bien épaulé de Sam Raimi ont encore réussi à me faire passer un moment pas si désagréable. Ne serait-ce que via la mise en scène du réalisateur de Spider-Man qui a défaut de nous passionner durant les interminables explications soporifiques, se donne à cœur joie dans les scènes d'action. On apprécie la vibe horrifique qui apporte un peu de fraîcheur dans le très sage MCU habituel. Les citations et références aux Evil Dead sont plus que flagrantes.
Je trouve également le casting quasi irréprochable avec Elisabeth Olsen en tête. L'antagoniste du film est d'ailleurs pour une fois mieux dessiné, avec des motivations compréhensibles. Le final a fonctionné sur moi malgré toutes les réserves énoncées auparavant.
Cependant, difficile de ne pas voir Kevin Feige faire du pied aux petits cinéphiles en herbe (comme moi). Malgré les références et les quelques trouvailles visuelles, on cite davantage que l'on crée une oeuvre de son auteur. Le formatage MCU imposant un PG13 et l'enrobage qui va avec casse la singularité du projet. Le multivers et son utilisation timorée demeure une déception également.
Doctor Strange in the Multiverse of Madness se révèle être un blockbuster divertissant fourmillant d'idées novatrices au sein de l'écurie Marvel. Cependant, si ce film peut être considéré comme la meilleure proposition de la phase IV, on est en droit d'être inquiet concernant les propositions futures, toujours plus lisses. Et je n'ai de ce fait aucunes envies de m'infliger les nombreuses séries et les précédents films à la réception tiède.