Dofus livre I : Julith


Ne fuyez pas, ne jetez pas cette fiche au bûcher pour hérésie. Oui, il est ici question d'un film d'animation issu d'un jeu vidéo, pire encore, d'un « meuporg »(mmorpg dans la langue des JT).

Plus sérieusement, un film tiré d'un univers vidéo ludique est souvent vu comme un four en devenir.
Cependant condamner le film sur le seul fait qu'il est issu d'un média autre que la littérature, le théâtre, la série télévisée, la bande dessinée ou de l'imagination d'un auteur serai un cas flagrant de double standard. A propos de l'auteur justement, nulle crainte à avoir concernant la fidélité à l’œuvre d'origine, Anthony Roux est auteur des deux œuvres. Précaution supplémentaire, l'histoire se déroule ici à une période antérieure au jeu, même si aucune date n'est donnée, puisqu'on y retrouve le personnage de Jorris, dans son enfance, avant qu'il ne devienne le guide des nouveau joueurs. Intéressant comme le film va développer le voyage initiatique de celui qui initie chaque jours de nouveaux héros.


Cependant le film fut bel et bien un four, moins de 100 000, pénibles entrées sur le sol français. Sorti trois semaines après Star Wars Épisode 7, armé d'une diffusion insuffisante et une confusion au sujet du public visé. Un film d'animation, c'est pour les petits non ? Pas venant d'Ankama, la société produisant tout les médias Dofus, qui intègre des thèmes matures, un humour adulte, parfois grivois, et une action intense dans son film d'animation. Donc un public plus mature, un public adolescent, jeune adulte.

Deux semaines après devait sortir le dernier Disney, « Zootopie » pour les plus jeunes auquel les parents aurait put croire que le film s’adressait en priorité, le adolescents et jeunes adultes eux, attendaient impatiemment « Deadpool » qui sortait la semaine suivante, « Dofus » ne faisait pas le poids face à au moins deux blockbusters américains. Malgré peu de concurrence au niveau du film d'animation sur cette période, un seul Disney est suffisant pour tout écraser.
L’accueil critique n'est pas en reste, allant d'accueils très chaleureux à un dégoût le plus total (plus marqués par un snobisme et des préjugés qu'autre chose cependant, étant donné le manque cruel d'argumentation et d'analyse).
Cependant, malgré ces conditions pour le moins désastreuses, le film parvint à 100 000 entrées, ce qui la moyenne des films d'animation français. Dans de meilleurs conditions, le film aurait il atteint les 300 000 entrées visées ? Les Douzes seuls le savent.


Car le film n'est pas mauvais, loin de là, parlons tout d'abord de l'aspect visuel.

C'est riche, coloré, détaillé. Chaque personnage et décors fourmille de détails et de couleurs, tout en jouant sur étalonnage et la lumière pour souligner les instants dramatiques.
L'animation en elle même n'est pas en reste, extrêmement fluide et dynamique, que ce soit les drapés, les gestes de personnages ou le effets visuels comme la fumées, les flammes, tout ce qui entoure l'action est magnifiquement rendu et souligne toute l'ampleur de l'action.
Et l'action, le point fort du film. Les scènes d'actions ont toutes leur particularité, jouant notamment sur l'environnement dans lequel elles prennent place, et les spécificités de chaque personnages.


Un élément que vous retrouverez dans bien d'autres critiques, notamment négative, est le mot « manga » bien qu'ils soit mal utilisé il pointe un fait primordial de ce film : c'est une lettre d'amour à la culture « anime » des années 80. Les dessins animés de manga tels que « Les chevaliers du Zodiaque » dont la première scène d'action est un hommage criant. Les Dofus et le pouvoir qu'ils offre étant eux même inspirés des boules de cristal de « Dragon Ball ». Le clin d’œils aux scènes de transformation de « Sailor Moon » lors d'une scène comique, et bien sûr les thèmes les plus récurrents que sont la famille, l'amitié et le dépassement de soi. 

« Dofus Livre I : Julith » n'est peut être pas révolutionnaire, n'aborde pas de grand thèmes de sociétés ou éduque nos petites têtes blondes à notre place, mais c'est un coup de vent frais dans le cinéma d'animation français. Un film jeune, fait par de grands enfants, pour de grands enfants, ouvert sur une grande aventure, qui, par la fermeture d'esprit de certains et un mauvais choix de diffusion, risque de ne rester qu'une belle promesse, et un rêve mort-né.

Kalaam
8
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le 11 avr. 2017

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