Dans la cité de Bonta, le jeune Joris coule des jours heureux aux côtés de son papycha adoptif. Passionné par le boufbowl, tout ce dont il rêve est de pouvoir approcher son joueur fétiche de passage pour un recrutement. Malheureusement, c'est le moment que choisit la sorcière Julith pour réapparaître et tenter de prendre sa revanche sur les mages protecteurs de la ville.
Cette fois-ci, Ankama s'essaie au cinéma avec une nouvelle histoire en forme de quête initiatique et un nouvel orphelin. Cela sonne comme une redite de la série mais le studio s'en sort sans une trop grande impression de déjà vu. Les fans de cet univers seront satisfaits d'approfondir les origines de certains personnages déjà croisés et les nouveaux venus découvriront une histoire dans laquelle il n'est absolument pas difficile de s'immerger. Il est tout à fait possible de voir ce film sans connaître la série et c'est un bon point à souligner.
Inscrit dans une trilogie souhaitée par ses créateurs, Dofus - Livre 1 : Julith reste avant tout une aventure indépendante et sa conclusion ne nous laissera pas sur notre faim. Un autre point positif à noter est que le film ne souffre pas du même problème de narration que la série. Le rythme reste bon de bout en bout et cela a été un plaisir agréable que de pouvoir noter cette progression. L'animation a également progressé et les décors se sont notablement enrichis, pour le plus grand bonheur des spectateurs.
Malgré tout cela, je suis sorti de ma séance fortement déçu par deux éléments essentiels du film. En premier lieu, j'ai eu la sensation d'une trop grande simplicité du scénario ou tout du moins, de la façon de le mettre en scène. Les personnages m'ont toujours paru bien trop proches de leurs archétypes pour que je parvienne à réellement m'y attacher. D'autant plus que la majeure partie de la courte aventure des héros m'a régulièrement semblé totalement transparente. Non pas que j'ai deviné la fin du film dès son commencement mais bien trop souvent, la conclusion d'une scène arrive sans la moindre surprise. Et cela est fort dommage.
Mais le pire réside sans doute dans les allusions sexuelles sans fin et dans la pseudo-romance totalement irréaliste entre deux des personnages principaux. Lourdingues de bout en bout, un des défauts de la série se retrouve ici terriblement amplifiée sans pour autant apporter la moindre pierre au scénario à l'exception d'un gag sympathique dans la scène post générique (générique qui mérite d'ailleurs d'être regardé, soit dit en passant). Sans parler que la romance entre un Iop et une blondinette, nous y avions déjà eu droit dans la série. Avec des personnages attachants, plus profonds qu'ils en avaient l'air et avec un véritable intérêt pour le spectateur. Ici, rien de tout cela. Uniquement une lourdeur catastrophique dans un film qui semble toujours concerner le même public. Cela dit, cela fait fort longtemps que l'humour graveleux des adolescents autour de la quinzaine ne me fait absolument plus rire...
Ces deux éléments ont bien marqué ma séance pour que j'en ressorte avec l'envie d'en donner un avis dithyrambique. Ce n'est pas tout de vouloir incarner un sympathique changement dans notre animation française mais j'aurais apprécié pouvoir au moins éviter les pénibles allusions sexuelles. Et j'aurais sans doute été moins sensible à la transparence de certaines scènes sans cela. Et j'ai bien conscience que cela me pousse à exprimer un avis relativement dur concernant ce premier Dofus. Mais comme c'est cela qui m'a le plus marqué malheureusement... Dommage, vraiment dommage.