On dira ce qu'on veut de la licence vidéoludique Dofus (moi par exemple je m'en bat la couenne), il n'empêche que sa grande popularité permet à Ankama de se diversifier, d'adapter et d'enrichir librement leurs univers dans d'autres branches du monde du divertissement.
Par exemple, Ankama, c'est les mecs pas vraiment manchots qui nous ont gratifié de la série Wakfu, a.k.a la meilleure série d'animation française pour la jeunesse depuis que les séries d'animation françaises pour la jeunesse existent.
C'est aussi une maison d'édition spécialisée dans la bédé, qui propose un catalogue pas piqué des hannetons (Mutafukaz, Freak's Squeele et ses dérivés, The Grocery, Doggybags, etc...).
Bref, ils se donnent les moyens de proposer à leur (plus ou moins) jeunes contemporains autre chose que les produits français qui leur sont traditionnellement réservés (héros en culottes courtes asexués et autres comédies familiales plan-plan).
Et rien que ça, c'est BIEN.
Sauf qu'en plus ils se mettent régulièrement en tête (rendez-vous compte !) de produire de la QUALITÉ. CER FOU.
Aussi, quand leur regard se porte sur l'horizon en contre-plongée des salles de cinéma, c'est encore leur porte-étendard Dofus qui est en première ligne.
Le résultat de deux ans d'artisanat maison ? Une comédie familiale mettant en scène les trublionnages juvéniles d'un petit garçon issu de la classe moyenne, avec Kad Merad dans le rôle du père et Mathilde Seignier dans le rôle de la mère.. ah non, pardon ? Désolé, la force de l'habitude.
Alors non, le scénario, digne des récits de fantaisie les plus classiques, n'est pas révolutionnaire (voire même assez convenu), et à ce titre, ce n'est pas forcément bien malin de ma part de stigmatiser les redondantes productions sacrebleu-blanc-rouge.
Sauf que, merde. Au bout d'un moment, MÊME si c'est un poil trop classique (et encore, je pense que ma familiarité avec les intrigues d'Ankama y joue au moins en partie), on (le paysage cinématographique français) en a besoin, de ce genre de récit.
Alors oui, je me permet d'intervenir dans cette critique, parce que je trouve qu'on se fout pas notre gueule.
Quand un film est aussi beau, aussi superbement animé, que ses personnages sont bien développés et que le jeu de ses acteurs est au top niveau (Emmanuel Gradi dans le rôle de la cervelle de Iop oui. Oui. Le tcha-tcha du oui.), le tout au service d'un genre bien trop sous-représenté dans son propre pays, il n'y a PAS à se poser de question : on y va.
On y retourne, même.
Ce film est beau, sincère, et à la hauteur de ses ambitions.
La seule question qui reste à trancher, c'est de savoir s'il s'agit du meilleur film d'animation de l'année. Rendez-vous en décembre, donc.
En attendant, allez le voir.