Echec et meute
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De Matteo Garonne, je ne connaissais que "Gomorra", le chef d'oeuvre réaliste sur la mafia napolitaine. Avec Dogman, j'ai été ravi de retrouver son style à mi-chemin entre le réalisme urbain et grisâtre de l'Italie contemporaine et des cadrages travaillés qui magnifie un environnement d'une laideur sans pareil.
Cet environnement, c'est la première chose qui m'a frappé dans "Dogman". Tout le film se passe dans une sorte de vieille station balnéaire craignos, curieux mélange entre Saint-Jean de Mont et les quartier Nord de Marseille. Ca s'appelle "Villaggio Coppola" si jamais vous cherchez un endroit où passer vos vacances cet été. C'est près de Naples.
L'histoire tourne autour d'un rapport de domination entre une brute épaisse, patibulaire, mais presque, tout en muscle et en croute de sang et un toiletteur pour chien avec un tête de chihuahua faible et gentil, qui se trempouille dans des petites magouilles pour arrondir ses fins de mois. Le premier terrorise son quartier en obtenant tout ce qu'il veut par la violence et le second subit les agissement impulsifs du premier, à la fois impuissant et admiratif face à la montagne de muscle qui risque de lui casser la gueule à la moindre contrariété.
Une bonne partie de l'appréciation du film se fait grâce à ses deux acteurs principaux, chacun incroyablement convaincant dans son rôle. Simoncino est véritablement effrayant. On sent toute l'impulsivité qui le régit et on sait que tout peut basculer si on reçoit une droite d'un molosse pareil. Sa carcasse de pitbull m'a rappelé celle de Matthias Schoenaert dans l'excellent "Bullhead". Quant à Marcello, l'acteur parvient à le rendre incroyablement attachant et imparfaitement humain et les scènes où il apparait en danger en deviennent d'autant plus stressante. Les 20 dernières minutes du films ont provoqué chez moi un peu de tachycardie tellement j'étais tendu.
Au final Dogman est une histoire universelle. La domination et la peur régissent nos rapports humains. C'est le bully et la victime dès l'école primaire. Le patron et le stagiaire dans l'entreprise. Poutine et l'Europe en géoplitique. La mafia et la population dans "Gomorra".
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Créée
le 11 févr. 2022
Critique lue 7 fois
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