Le petit-fils du mort
Dogs est un de ces rares films dont l’univers tout entier habite le spectateur. Quelques notes proches du Western habillent un film souvent contemplatif, interprété avec brio et ponctué de scènes...
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le 13 oct. 2016
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Le cinéma roumain contemporain n’est pas réputé pour son rythme vif ou l’envie de plaire à un large public. Quelque part, ce n’est pas un mal, loin s’en faut, la radicalité au cinéma n’étant pas signe de médiocrité. Pourtant, force est de constater que, hormis quelques excellentes surprises, la plupart des films de cette nouvelle génération d’auteurs, du moins ceux arrivant en France, ne provoquent pas un fol enthousiasme chez qui pose ses yeux dessus, le statisme de ces films étant la principale cause du rejet qu’ils peuvent entraîner. Malgré tout, on est toujours prêt à découvrir de nouveaux talents, et le film présent avait à priori de forts atouts pour lui. Présenté à Cannes dans la section « Un certain regard », la réception critique plutôt positive laissait espérer un bon film noir à l’ambiance et à la mise en scène particulièrement soignées.
Installant très rapidement une atmosphère à la fois étrange, inquiétante et décalée, le cinéaste réussit à priori le plus dur, à savoir intriguer le spectateur à travers sa mise en scène et créer un climat atypique, ne laissant rien présager du reste de l’intrigue. Doté de qualités formelles indéniables, le film semble parti sur de très bonnes bases. On perçoit même à travers une scène surréaliste de près de 10 minutes, un sens du comique morbide évoquant les débuts des frères Coen. Confortablement installé, on se prépare donc à un moment de cinéma stimulant. Et pourtant, très rapidement, la machine commence à s’enrayer, provoquant le désintérêt progressif du spectateur pourtant totalement disposé. Car il arrive un moment où poser une ambiance ne suffit plus, il faut savoir créer une intrigue suffisamment solide pour tenir les 104 minutes, qui sans scénario un minimum solide, paraissent rapidement insurmontables. Trop occupé à travailler ses cadrages, le metteur en scène, aussi doué soit-il, n’arrive pas à aller au-delà d’un formalisme séduisant dans la première partie, finissant par être lassant, faute de matière. On se retrouve donc à subir de longs plans séquences, fixes ou aux mouvements de caméra très lents, durant lesquels le cinéaste semble ne pas savoir quoi filmer. La désagréable impression que celui-ci meuble en faisant joli se fait de plus en plus persistante, pour finir par agacer profondément. Des films auteuristes comme celui-là, on en a vu des dizaines, et il n’y a rien ici qui se démarque de tous ces avatars peuplant les sélections de festivals européens prestigieux. Mais le plus désagréable reste encore cette sensation que le cinéaste refuse au spectateur un climax qu’il laisse pourtant attendre dès le début du film. Comme s’il considérait que filmer un règlement de compte était indigne de lui et d’un cinéma qu’il n’envisage que comme austère, lent et plombant, le pire étant ces ellipses et cette fin volontairement inachevée, rappelant le dernier plan du piteux Hyena. Un fort sentiment de mépris du spectateur et de cinéma de « petit malin » nous envahit alors et achève de rendre son cas difficilement défendable.
Créée
le 3 oct. 2016
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