En ressuscitant le sympathique Rudy Ray Moore, alias Dolemite, bras cassé oublié de la Blaxploitation, Eddie Murphy nous fait son « Ed Wood ». On retrouvait déjà cette passion pour les marginaux du cinéma américain dans « Bowfinger » film dans lequel il incarnait une vedette d’Hollywood imbuvable. L’analogie avec la carrière de Murphy est évidente. Dolemite se fait connaitre par le Stand-up comme Murphy, il y transforme la vulgarité en or, avant d’élargir sa notoriété publique via le cinéma. La comparaison s’arrête là. Rudy Ray Moore restera cantonné à la série B voir Z, marginal même au sein des productions Blaxploitations. Ceci malgré un certain succès public et une un statut d’artiste culte dans la communauté noire. La trame de "Dolemite is my name" est également sensiblement la même que celle d’un film sur un autre marginal du genre : « Baadasssss ! » (2005) qui racontait les débuts de Melvin Van Peebles et le tournage de son film culte « Sweet Sweetback's Baadasssss Song » (1971). Malgré cette ressemblance, le film de Murphy reste sincère et touchant dans sa démarche, tout à fait plaisant à regarder. De loin ce qu’il a fait de mieux depuis longtemps.