Une grosse rareté qui n'a survécu qu'au travers une unique copie à laquelle il manque la dernière bobine et dont de très nombreux passages sont fortement endommagés.
On se consolera en se disant qu'il ne s'agît pas d'une pièce maîtresse dans la carrière du cinéaste. Une comédie impersonnelle à l'argument assez limité, très prévisible et moralisatrice dont la dernière partie (perdue donc) avait l'air de sauter à pied joint dans le grotesque avec un stratagème pour le moins farfelue pour sauver la réputation du père, accusé à tort de corruption.
En revanche, comme dans No woman Knows, il faut reconnaître que la direction d'acteur élève le niveau du script et que les personnages restent attachant. Le ton lorgne heureusement plus du coté de la comédie (de moeurs) que du mélodrame pour quelques scènes amusantes entre Roscoe Karns et Ruth Roland, soit la jeune accro du shopping et son cousin, plus économe.
Si Cinématographiquement ce n'est pas très mémorable, tout en étant globalement divertissant, Dollar Down est davantage intéressant pour sa dimension historique avec un portrait déjà grinçant de la société de consommation et sa publicité galopante qui pousse à l'achat frénétique et aux crédits. Durant plusieurs séquences, le film est pratiquement un manifeste pour convaincre les gens d'économiser et de ne pas vivre au dessus de leur moyen, y compris au sein de l'école avec des cours d'épargne au primaire ! Il y a même des images tout droit sorti de vraies manifestations avec des parades d'enfants déguisés en adultes et brandissant des pancartes encourageant à épargner pour s'assurer un avenir plus sûr.
Assez stupéfiant quand on voit que le film est sorti deux ans avant le krach boursier de 1927