Manoir hanté où les monstres ne sont finalement pas ceux que l’on croit, joujoux par millier en manque d’amour et propriétaires délicieusement surannés, voilà le programme de Dolls : Les Poupées dont l’originalité scénaristique consistant à renverser – du moins à complexifier – la polarité bon / méchant rend l’ensemble palpitant. On aime chaque grincement de parquet, chaque éclair, chaque coup de vent venu entrouvrir une porte ; la petite fille, véritable héroïne, s’avère très attachante et confirme, avec son confrère et grand enfant, l’importance du divertissement et de l’émerveillement, peu importent les âges. Périront ceux qui blessent, offensent et fuient leurs responsabilités ; la demeure se mue aussitôt en purgatoire cathartique, les poupées en instruments du châtiment divin le temps d’une nuit sans fin. Quelques plans superbes au service d’une atmosphère maudite dans laquelle on adore se plonger, un refus de l’horreur facile au bénéfice d’un climat malsain qui nous accompagne à la sortie du visionnage : Dolls est un très bon film, intelligent et bien réalisé, une œuvre douée de ce goût d’artisanat et de travail bien fait qui fait tant défaut aux productions actuelles.