Des choses gentilles à dire sur ce film :
Film documentaire militant tourné illégalement, Dominion montre le plus simplement du monde ce qu’est l’élevage industriel d’animaux non-humains et leurs utilisations en tant que sujets d’expérimentation scientifique, outils de loisirs ou matière première autre qu’alimentaire. Une sorte de compil organisée de vidéos de L214.
Des mises en naissance aux mises à morts, le film expose les conditions de survie des animaux, les moyens pour rentabiliser la production, les outils pour contraindre, tuer, conditionner, sans renfort d’artifices ni discours pédagogico-moralisateur mais uniquement à l’aide d’images brutes accompagnées de narrations descriptives lues par des acteurices, dont Joaquin Phoenix, vegan notoire et sa compagne Rooney Mara.
En 18 chapitres pour autant d’animaux, le film montre une réalité bien différente de celle des animaux affichant des mines souriantes sur les emballages d’aliments de consommation humaine : le panorama dressé est terrifiant, au sens propre du terme. J’ai serré fort les mâchoires et froncé les sourcils plus d’une fois et m’y suis pris en 5 fois pour compléter le visionnage. Pire que du Neil Breen, c’est dire !
Avec sa forte charge émotionnelle, le film peut être une porte d’entrée pour approfondir le sujet des rapports entre les êtres humains et les autres animaux : (anti-)spécisme, véganisme, place des animaux laissée par les humain·es, remise en cause de l’humanisme, liens avec les autres luttes de défense des opprimé·es, anticapitalisme ou encore néo-carnisme. Un réflexe néo-carniste pourrait d’ailleurs suite au visionnage pousser à remplacer la consommation d’animaux issus de l’élevage intensif pour ceux issus d’élevages paysans.
Regarder Dominion, c’est visibiliser l’invisible, ce qui aujourd’hui paraît loin de nous, ce qui peut nous paraître comme normal.
Le film est disponible en lecture et téléchargement légal sur le site officiel https://www.dominionmovement.com/watch
[Note sur la note : mon barème définit le 10 comme "Je ne m'en lasserais jamais" : clairement, cette appréciation ne colle pas au documentaire, tout comme Pleasure de Ninja Thyberg, parce que je ne compte pas le revoir de sitôt]
Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même le seul ingrédient repéré
Réalisation
Habillage > Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc.
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais