L'idée d'entamer un survival par un braquage sur fond de drame social pour continuer en home invasion movie et arriver au genre nommé en ce début de phrase toute la réussite du film est là. Qui plus est arrivé à provoquer une compassion aussi forte pour ses trois personnages principaux je dis "Bravo".
Don't breathe est une série B pure, classique, cohérente de bout en bout. Un scénario simple mais pas simpliste, fourmis d'idées, des personnages attachants, une maîtrise du son et de la musique provoquant de très bon moment d'angoisse et un Stephen Lang impérial en bad guy attachant au tout début et répugnant par la suite, (je ne ferais pas de spoiler).
Tous le film est soutenu par une mise en scène magistral à plusieurs niveaux.
En premier lieu Fede Alvarez filme la ville de Détroit comme un lieu fantomatique, mortifère et ce dès le premier plan aérien magnifique se rapprochant de la rue. Cette atmosphère se ressent aussi sur les trois antihéros du film par leur quotidien montré en quelques plans ou le réalisateur nous fait comprendre tous les enjeux et la dramaturgie de ces personnages.
Par la suite le quartier ou se situe la maison des ténèbres du titre est cauchemardesque et montré vide tel une zone désaffectée.
L'action se déroulant en majeure partie dans cette maison, Alvarez redouble d'originalité et de trouvailles dans sa mise en scène pour nous maintenir en tension jusqu'au bout. Par un plan-séquence de fou rappelant ceux magistraux de David Fincher sur Panic Room. Une scène en caméra nocturne frissonnante à souhait, (c'est très rare de voir cela et aussi bien filmé) et des plans frissonnants, (je me réitère désolé), chocs, sur les objets utilisés par les personnages ou sur leurs actions en elle même. Des plans placés au moment précis pour provoquer le frisson et auxquels s'ajoute une maîtrise du son et du montage pour que l'effet prenne au maximum.
Et c'est par cette même mise en scène magistrale et aux éléments amenés tout au long du film que le twist final est cohérent et n’apparaît pas comme un cheveu sur la soupe.
A la fois très classique et moderne, empreint de références et novateur, frissonnant et attachant, Don't Breathe est une série B magistrale en tout point.