"Panique chez les Crandell", petite comédie que je trouve très sympathique mais qui est aujourd'hui complètement tombée dans l'oubli a fait l'objet d'un remake, réalisé par Wade Allain-Marcus et sorti plus tôt cette année, dans l'anonymat le plus total, en tout cas sur le territoire français. Et on comprend pourquoi !

Effectivement, nous avons ici un remake adapté en "black movie", terme qui peut s'apparenter en France à la Blaxploitation encore que ce ne soit pas tout à fait la même chose. Bref, tout ça pour dire que nous avons une comédie avec des personnages principaux Noirs qui font des blagues sur leur ethnie en permanence. Et honnêtement, même si c'est tout aussi paresseux et désuet que la mode des remakes féminins, pourquoi pas, surtout si cela peut aider à moderniser le propos du premier qui était, en soi, déjà très moderne pour 1991.

On y retrouvait en effet une sorte de Working Gril adolescente qui arrivait au top, dans une entreprise gérée par des femmes, grâce aux compétences qu'elle développait sur le terrain et à son instinct. Assez féministe donc surtout que l'adolescente n'était jamais ramenée à son simple statu de femme, mis-à-part celui de femme au foyer mais qui était plus là pour mettre en image un passage forcé et brutal à l'âge adulte.

Eh bien ici, nous avons exactement la même chose ! On a en effet un remake presque plan par plan qui n'ai pas mauvais en-soi mais qui n'apporte strictement rien au premier. Mêmes problématiques, même manière de les résoudre, même situations, mêmes personnages ; même le fait qu'ils soient Noirs ne change rien mis-à-part peut-être démontrer qu'une adolescente afro-américaine peut réussir dans un univers très fermé et généralement blanc et patriarcal.

Bon, ça ne nous avance pas à grand-chose, ah si, cette fois la babysitter est raciste (avec des lignes de dialogue bien lourdes quoique quelques fois marrantes) et puis nous avons un pseudo discours moralisateur sur la fast fashion qui passe une tête à la fin. Même le film de 1991 semble exister dans cet univers (les enfants regardent la fin du premier film et une référence frontale à Sue Ellen est complètement assumée), un détail mais un détail qui a son importance car cela rend alors le tout complètement incohérent.

Du côté du casting, on retiendra surtout Simone Joy Jones puisque les autres donnent l’impression de réciter un texte.

"Don't Tell Mom the Babysitter's Dead" n'est donc pas spécialement mauvais mais ne sert en revanche strictement à rien.

Shawn777
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le 23 août 2024

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