Après un premier opus atterrant de débilité naveteuse et un second plus sérieux qui en devenait indigeste en cumulant scénario mauvais et effets spéciaux désastreux, on croyait la saga Donjons et Dragons définitivement enterrée dans le cimetière en carton plâtre des sagas naveteuses. Mais c’était sans compter sur l’intervention de producteurs nécromants qui décident de la ressusciter pour un nouveau chapitre : le bouquin de Vile Darkness ! Fait-il pire que ses prédécesseurs ? Non, il en deviendrait même fréquentable…


Et nous voilà embarqué dans une nouvelle quête à budget limité. Toutefois, au vu des étrons cinématographiques qu’étaient les deux premiers opus, Donjon et dragons 3 trouve enfin une esthétique digne de lui. Pour la première fois, le film est agréable à regarder. Trouvant une photographie agréable pour illustrer ses modestes décors, c’est le seul opus qui a des qualités pour convaincre à la fois sur le plan technique et du scénario. Exit le coup des sceptres commandeurs de dragons, on donne dans quelque chose de cliché mais fonctionnel (en quelque sorte une partie de base de Donjon et dragons, avec un peu moins d’incohérences). Si on ne croit absolument pas au début du film (passé 6 longues minutes d’introduction juste pour nous planter le contexte, le film nous fait bien rire quand on voit que pour consoler le héros, ses camarades lui ont filé un sac bourré de pierres précieuses). Mais après ça, le tout revient un peu plus à l'esprit du jeu, sans pour autant faire oublier les performances d'acteurs assez amateurs. Illustrant assez bien ses paysages et utilisant pour une fois pas mal d’éléments du jeu, le film se développe d’une façon pas trop stupide (notre héros élimine les kidnappeurs un par un comme un gros lâche) tout en ménageant quelques pistes pour le grand final, qui explique enfin le titre du film (parce que le bouquin de vile noirceur, ça ne veut pas dire grand chose, si ce n'est qu'on pille l'idée du Nécronomicon...). Excellent constat en tout cas pour le dragon promis, même si il n’est présent que 5 minutes pour la petite quête de base, c’est le meilleur dragon de la saga. Pour la suite, on s’amuse du caractère enfin neutre de nos aventuriers (qui n’hésitent pas à massacrer des gardes pour ne pas avoir à partager un trésor), et le bestiaire un peu plus développé rajoute au charme de l’entreprise. Plaçant son dernier acte dans une forteresse extra planaire de bonne tenue (oui, on peut y croire), le film exploite correctement son sujet, même si on reste très loin d’un film d’héroïc fantasy impliquant vraiment le public. C’est une récréation de rôliste de meilleure tenue que ses prédécesseurs, mais qui ne transcende toujours pas son sujet. En même temps, difficile de lui en demander beaucoup plus, l’intérêt de Donjons et Dragons étant de pouvoir participer à l’aventure. Pas pitoyable, mais inutile (vu que c'est un TV film aussi...).

Voracinéphile
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le 15 déc. 2015

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