Que feriez-vous si votre destin venait brusquement à changer? tenteriez-vous de changer votre avenir? Telles sont les questions qui me sont venues à l'esprit à la fin du visionnage de Donnie Darko. J'ai souvent entendu parlé de ce film sans avoir eu l'occasion de le voir (je sais, honte à moi qui prétend être un grand cinéphile), il était temps de le voir et la surprise en fut que plus grande. On tient-là un des meilleurs films des années 2000. Le plus étonnant résidant dans le fait que Richard Kelly n'est pas connu le succès après une telle performance. N'en reste pas moins que ce film est un putain de chef d'oeuvre, complexe et fantastique.


Perdu, tel était mon état pendant un long moment devant ce film. C'est typiquement le genre de film qui fait mal à la tête, un film à ne pas regarder le soir sinon, on passe la nuit à réfléchir. Le film nous propose un voyage à travers l'esprit d'un génie torturé par les visions d'un lapin sorti tout droit de nos cauchemars d'enfance, avouons que le postulat de départ peut surprendre. Au final, ce postulat se transforme petit à petit en mal de tête: on cherche à comprendre ce qui ne va pas chez Donnie: est-il fou? Le lapin est-il réel? Est-ce vraiment lui qui commet les crimes? Mais putain, où veux-tu nous emmener film. Jusqu'au grand final, le film tient vraiment le suspens. A aucun moment, je me suis douté de la fin. Et finalement, après avoir vu le film, j'ai compris que le film est bien plus profond qu'il n'y parait.


Donnie Darko est un film qui parle de folie. En êtes-vous bien sûr? Le film est nettement plus profond que cela et parle avant tout de justice. Au final, le fait que Donnie devienne peu à peu fou se tiendrait donc dans le fait qu'il est survécu au grand hasard de la chute d'un réacteur d'avion dans sa chambre? Et bien oui. Le film nous offre donc un voyage non pas au cœur de la folie de Donnie mais, au cœur de la volonté de Donnie à vouloir faire les choses justes. Plusieurs fois dans le film, des indices sont glissés pour nous indiquer que la folie de Donnie n'est pas une folie destructrice mais bienfaitrice. Jusqu'au grand final, surprenant, détonnant, grandiose.


Pour son premier film, le jeune (26 ans à l'époque) Richard Kelly frappe très fort. Une séquence est particulièrement marquante: elle met en scène tous les personnages du récit qui sont impactés par la survie mystérieuse de Donnie. Cette séquence nous montre (après visionnage, on s'en rend vraiment compte), du fait que tous ses personnages vont vivre des épreuves à cause de cette survie miraculeuse. Et cette séquence va de paire avec la séquence finale du film (au son de Mad World) dans laquelle tous les personnages semblent se réveiller d'un horrible cauchemar. Cette maestria de caméra est accouplée au scénario parfait du film: sans jamais trop en dévoiler, le film nous offre petit à petit des indices montrant que la folie de Donnie est aussi le chemin de croix nécessaire pour l'ensemble des personnages du récit.


C'est un tout jeune Jake Gyllenhaal ** qui tient donc ce rôle. C'est intéressant de voir comme ce mec était promis à une grande carrière dès le départ avant de prendre un détour par la case **Disney (bien que j'apprécie assez Prince Of Persia). Il est maintenant revenu au cinéma moins grand public (malgré son rôle de Mystério). Mais, dans ce film, il me donne des frissons, il ne parait pas fou, il l'est complètement par moment notamment lors des regards caméras qui glacent le sang). C'est vraiment une grande performance pour lui mais également pour une toute jeune Jena Malone qui n'a jamais vraiment réussi à faire son nid (ou bien je ne suis pas au courant).


Donnie Darko, je devais le voir, je l'ai vu, et j'ai compris pourquoi ce film occupe une place si importante dans le cœur des cinéphiles. C'est un grand film de cinéma, profond, puissant et déstabilisant. Richard Kelly réussi son premier film mais n'aura pas la carrière mérité derrière (bien que je vais m'intéresser à sa filmographie de près). Et vous, jusqu'où iriez-vous pour rendre les choses justes?

Bastien_Rae
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le 7 sept. 2019

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Bastien Rae

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