Wonder Wheels
Si je suis encore loin d'avoir abouti la filmographie de l'Américain Gus Van Sant, j'ai un attrait pour elle, je compte bien voir ses autres œuvres, sans pour autant me presser, laissant l'occasion...
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le 26 avr. 2018
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Si je suis encore loin d'avoir abouti la filmographie de l'Américain Gus Van Sant, j'ai un attrait pour elle, je compte bien voir ses autres œuvres, sans pour autant me presser, laissant l'occasion se présenter pour enrichir ma culture GVS. Ce n'est pas pour ça que je ne m'intéresse pas à ses projets, ses récents m'ont beaucoup attiré, notamment le mitigé The Sea of Trees, puis ce fameux Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot.
J'ai beau être un curieux du cinéma de Van Sant, ce qui accompagne mes engouements pour certains de ses films c'est également le casting, si en 2016 je trépignais de voir mon cher McConaughey, ici c'est bien évidement le couple Phoenix / Mara qui m'excite.
Le travail de Gus semblait bridé sur le précédent film, je soupçonne un remontage après les hués des premiers retours. Ça ne rend jamais service à un artiste d'être bridé et malheureusement ça doit arriver extrêmement souvent. Deux ans après c'est un Van Sant revigoré que je sens ici, plein d'envie, d'idées, qui veut s'amuser tout en traitant d'un personnage handicapé alcoolique.
John Callahan, alcoolique de naissance quasiment se retrouve quadriplégique à l'âge de 21 ans. De cet accident et d'une aide précieuse il va combattre cette addiction et renaître tel un... (Ouais ok tu l'as vois venir la blague sur le phœnix nan ? Avoue elle passe bien ? Nan ? Ok bon je la ferme.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Je vais quand même la rouvrir, histoire de finir la critique quoi.)
Callahan n'ayant pas grand-chose à faire de ses pauvres mains se met ou remet plutôt au dessin, essentiellement caricatural et osé. C'est ce qui le rendra célèbre, ces nombreuses planches d’humours noirs immortalisées au feutre fin.
Van Sant, qui n'en est pas à son premier biopic, remember l'excellent MILK, porte ici un regard tendre et attachant sur cet homme étrange aux cheveux oranges fanta. Ce film n'est pas fait pour présenter un héros, un guerrier handicapé qui a découvert le sens de la vie etc.... Non, Van Sant n'a aucune prétention à montrer les failles et les réussites de cet homme humble visiblement, ayant surmonté la tragédie d'un accident, son addiction également, se battant pour ce qu'il aime, sa copine et le dessin, tout simplement.
Ainsi via une photographie granuleuse et délicieusement colorée, d'une mise en scène rythmée grâce au montage malignement découpé, ne laissant aucun temps mort, et de part une réalisation aussi simpliste qu'intimiste, Van Sant signe un très beau film, aussi plaisant qu'émouvant.
Pour incarner l'homme aux deux roues, quoi de plus symbolique que de retravailler avec Joaquin Phoenix ? Plus de vingt ans après Prête à tout où il figurait déjà au casting. Film sortie quatre ans après My Own Private Idaho, où le frère décédé de Joaquin, River, tenait un des rôles principaux.
Une belle réunion donc où Joaquin se lâche une fois encore, laissant l'entièreté de son corps aux besoins du personnage, une métamorphose de plus qui ajoute au palmarès des personnages torturés de sa filmo. A bien la regarder d'ailleurs, sa filmo, notamment ces dernières années, il faut constater que Phoenix interprète souvent des gars brisés, sauf dans le récent Marie Madeleine où le rôle de Jésus lui offre l'autre extrémité, si on oublie la crucifixion bien sûr...
Sa magnifique compagne à la ville, Rooney Mara, que j’affectionne énormément, se retrouve une fois de plus devant l'écran aux côtés de son amoureux, leur complicité est évidente et agréable à voir, quand Rooney est forcément superbe. Tout comme le fabuleux Jonah Hill, l'artiste musicale Beth Ditto, Udo Kier ou encore l'excellent Jack Black. La scène du pardon prouve que Black n'est pas qu'un simple rigolo qui amuse la galerie, c'est véritablement un acteur talentueux et il s'avère très touchant.
Alors si pour le coup on ne reproche pas à Joaquin ne n'avoir jamais vraiment était là (You Were Never Really Here), on lui assure qu'il n'ira pas bien loin à pied (He Won’t Get Far on Foot), phrase tirée d'un des dessins de Callahan, titre de son livre également.
En somme nous voilà face à un excellent film, tendre et beau, captivant grâce à un montage habile, aux interprètes fabuleux et à l'hommage réussi.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Joaquin Phoenix, Les meilleurs films de Gus Van Sant, Les meilleurs films avec Rooney Mara, L'année 2018 d'un cinéphile désabusé, dont tout le monde se fout, qui bouffe son temps en séries et jeux vidéos, la lumière blanche commence à se pointer au bout du tunnel pour lui, triste destin... et Les meilleurs films de 2018
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le 26 avr. 2018
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