Ce film de Neil Marshall débute comme de la science-fiction classique pendant la première demi-heure, en présentant les enjeux ainsi que les personnages. Un semblant de sérieux qui va totalement s'effondrer lorsque Sinclair et son commando vont pénétrer dans le no man's land et se heurter à la "faune" du milieu. S'ensuivent alors des séquences toutes plus dingues et jouissives les unes que les autres, du grand n'importe quoi où le réalisateur se permet pratiquement tout et ne s'arrêtera plus jusqu'à une course poursuite finale survitaminée et déjantée. Entre les punks cannibales et sado-maso qui règnent en maîtres dans les villes ravagées et une communauté qui s'est retirée au fin fond des montagnes pour revenir au temps médiéval, le dépaysement est garanti avec ce commando qui va rencontrer des obstacles toujours plus inattendus les uns que les autres.
Le film fait aussi un peu figure d'ovni cinématographique en mélangeant habilement les genres (science-fiction, horreur, gore et même héroïc-fantasy), mais malgré ce mélange hasardeux, il en ressort surtout un plaisir immédiat pour le spectateur, trop occupé à jubiler de l'instant présent plutôt que de s'inquiéter de la tournure incertaine que prennent les choses. Rhona Mitra est l'actrice parfaite pour incarner ce rôle de femme déterminée et assure le spectacle jusqu'au bout, en jouant des muscles dans des combats superbement chorégraphiés. Un rôle de garçon manqué qu'elle parvient malgré tout à rendre sexy.
Avec sa mise en scène nerveuse et efficace, Neil Marshall assume pleinement son délire jusqu'au bout et rend à sa façon un hommage certain aux films de séries B des années 80 (en particulier à New York 1997 de John Carpenter qui, reconnaissons le, a plutôt mal vieilli). Il en résulte un spectacle plein de nostalgie pour les amateurs du cinéma barré et sans prétentions de cette époque. Doomsday nous fait donc passer un excellent moment, divertissant et jubilatoire à souhait.