En lançant ce film, je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre. J'ignorais qui l'avait réalisé, qui jouait dedans, de quoi ça parlait. J'avais vaguement l'intuition que ça serait une série B, c'est tout.
Et bien comme quoi, parfois, le hasard peut vous amener à passer des moments sympas.
Le pitch : un virus se propage à vitesse grand V en Écosse. Impuissant, le gouvernement britannique se résout à mettre toute l’Écosse en quarantaine. Un mur est construit à l'emplacement du vieux mur d'Hadrien (tant qu'à faire hein) et les Écossais sont laissés là pour mourir. Au moment de la fermeture du mur, une mère arrive à faire embarquer sa fille (qui vient de perdre un œil, WTF?) dans un hélicoptère de l'armée et ainsi la sauver. Quelque chose comme "20 ans plus tard" (désolé, je regardais mon bol de soupe à ce moment), la gamine s'appelle maintenant Eden, est devenu une flic d'élite (joliment interprétée par Rhona Mitra), l’Écosse a été complètement abandonnée, et c'est la méga crise en Brittannie (chômage, pauvreté, blabla). Et hop hop hop! Le virus réapparait en plein centre de Londres.
Alors voilà, il faut envoyer une équipe en Écosse pour trouver les survivants et surtout comment ils ont survécu au virus. Et bien sûr, c'est notre héroïne qui s'y colle avec une équipe de soldats.
Donc voilà, on a un bon post-apo directement inspiré de certains films des années 80, comme j'ai pu le lire dans d'autres critiques d'ailleurs. Ça aurait facilement pu être très mauvais, surtout que les casting est pas vraiment 4 étoiles.
Mais voilà, c'est Neil Marshall. Alors je vais pas faire semblant d'être un spécialiste et de connaître le style de ce type. Par contre, j'ai vu Centurion (je m'en rappelle plus trop, mais je crois que j'avais aimé) et surtout The Descent. Ce dernier m'avait marqué parce que malgré un pitch de film d'horreur des plus basiques, le film intègre quelques éléments vraiment pas communs qui le rendent très intéressant (je parle principalement du fait qu'au lieu de réagir comme des héroïnes normales de film d'horreur, les persos préfèrent devenir timbrées et s'entretuer joyeusement, à tel point que la présence de monstres devient secondaire).
Sans être aussi inventif, Doomsday a aussi ses petites particularités. Ça peut se résumer en une sorte de folie ambiante en constante augmentation tout au long du film.
Au début, on a vraiment l'impression d'être devant une série B classique : l'héroïne est forte, très forte, elle a peur de rien et sait tout faire, y a de la bagarre avec de la violence et tellement de sang et de cervelle qu'on croirait le film sponsorisé par Buitoni, des dirigeants politiques au sommet du cliché (vraiment très méchant), et Bob Hoskins joue un second rôle. Franchement, y a pas mal de films qui contiennent pas plus que ça.
Mais ici, c'est pas tout. Parce que plus ça avance, et plus tu vois des moments ou tu éclate de rire en disant "olala c'est n'importe quoi". Donc pour ceux qui veulent voir le film, il suffit de savoir que les personnages passent par des endroits complètement incohérents, qu'il y a beaucoup de baston et de morts, une course poursuite hallucinante... Faut adhérer, mais j'ai vraiment l'impression que ça a été fait volontairement pour rajouter du fun et de l’intérêt au film.
Pour ceux qui veulent pas le voir, spoils :
Nos soldats se retrouvent dans une zone de quarantaine à l'abandon et déserte, apocalyptique. Tu sais que quelque chose va tomber, mais sans savoir quoi. Franchement, vu l'ambiance posée, je m'attendais à des zombies ou a des humains fous furieux très flippants (d'ailleurs, la 1ère nana qu'ils croisent appuie ce sentiment) : il fait sombre, y a du brouillard, tout est silencieux.
Et puis d'un coup ça tombe, et là c'est Mad Max. Des espèce de keupons complètement tarés avec hâches, barres à mine et tout l'attirail. C'est n'importe quoi, ça tombe comme des mouches. En 5 minutes, il nous reste 4 soldats. Puis les punks en bouffent un après avoir dansé sur du disco (sérieusement???).
Après c'est l'escalade : nos héros fuient les punks en train à vapeur (oui c'est sérieux), mais ils se retrouvent capturés par l'autre camp de survivants, qui eux vivent comme au moyen age, avec chevaliers, épée, chambellan, etc...(sans déconner...). Évidemment, nos héros sont bien entrainés et ils ont des grenades, alors ils s'enfuient. Ils trouvent un bunker avec plein de truc dedans, en pleine nature (admettons) et y trouvent une superbe bagnole de luxe.
Et là, mon moment préféré : la course poursuite sur les routes écossaises, entre la voiture de luxe et les punks (2, le retour) qui eux, on des voitures de punk comme dans Mad Max. Ce passage est indescriptible. Mais c'est génial, il faut le voir. Y a des punks écrasés, des punks décapités, et un affrontement juste sauvage sur le siège conducteur entre Eden et le chef des punks. C'est cool.
Après c'est la fin, c'est convenu mais un peu n'importe quoi quand même, et voilà, presque 2h plutôt cools.
Bon OK, j'admets qu'on puisse préférer trouver ce film nul et qu'on lui mette 3. Mais moi j'ai vraiment adhéré au concept. Je devais être d'humeur.
Et puis faut quand même dire que Rhona Mitra se débrouille sacrément bien. Son personnage complètement blasé, condescendant et nonchalant est super bien maitrisé. Et puis ce petit côté ou tu as l'impression que le personnage se rend compte du n'importe quoi de la situation, mais, blasé, continue quand même, c'est plutôt marrant.
Donc voilà, pour conclure, c'est quand même sacrément kiffant pour un nanar, et je crois plutôt que c'est un faux nanar. Et y a moyen de bien apprécier si on le prend comme tel.
Et Rhona Mitra est cool.