Un peu de finesse, s'il vous plaît !
"Le portrait de Dorian Gray"... Evidemment, je n'ai pas pu m'empêcher de le louer dès que je l'ai aperçu, puisque j'avais adoré la nouvelle éponyme. Malheureusement, je crois qu'Oliver Parker et moi n'avons pas le même point de vue sur ce que sont la suggestion et la finesse.
Voici donc, rien que pour vous, ce qu'ont donné les éléments suivants avec Parker, qui avait quand même peur qu'on ne saisisse pas bien les messages :
- La tension amoureuse et sexuelle entre Dorian Gray et le peintre Basil => "Bah tiens, ils ont qu'à se sucer entre eux".
- Sybil puis son suicide => "On fait genre Sybil c'est Ophélie dans "Hamlet", comme ça ça donnera un air vachement plus intelligent au film pour ceux qui connaissent"
- Le lien entre Dorian Gray et son portrait => " On lui fera dire "Oh oui, j'aimerais tant faire un pacte avec le diable pour conserver ma jeunesse !" "
- Le train de vie peu exemplaire de Dorian => " On a qu'à lui faire faire des partouzes sado-maso, vu qu'il aura pris du plaisir de faire de Basil de la chair à saucisse"
- Le contraste jeune damoiseau/homme maudit et perverti => " On le montre au début comme un jeune puceau qui fait "heu-heu" quand il fume une clope puis après comme un vieux (?) beau dégoûtant qui sort non-stop son étui à cigarettes (THE symbole of décadence pour les Américains)"
- Les doutes de Lord Henry => " Mais c'est LUI le gentil qui va dénouer le mystère !!!! (là il est surexité car ça, Ocar Wilde n'y avait pas pensé)"
- La cause de la destruction du portrait => " On va rajouter une fille bonnasse à Lord Henry, en plus ça fait trop genre "Barbe Bleue" (cf. Sybil puis son suicide)"
Bref, vous l'aurez compris, c'est un film plutôt destiné à un public barbare qui se voudrait cultivé en regardant une adaptation d'Oscar Wilde. Cependant, on ne peut appliquer la recette "film américain" à toutes les histoires, compris Parker ?
PS : Je voudrais quand même remercier le réalisateur d'avoir montrer Ben Barnes dans des situations bien appréciables pour l'oeil : c'était mon fantasme depuis "Narnia, Le Prince Caspian".