Ce n'est certainement pas avec cette critique que je vais conserver mon badge Loquace, m'enfin quelques fois faut bien dénoncer la médiocrité ambiante, et comment faire autrement qu' avec des critiques à la hauteur des films dont elles essaient de tirer quelque chose?
C'est pour la bonne cause, un sacrifice pour quelque chose de plus grand que... désolé je m'égare. À cause de ce film qui parle de la confrontation entre un policier soviétique parlant russe et anglais avec un accent autrichien et un bon flic américain mal coiffé désobéissant pas drôle mangeur de donuts capitaliste, j'ai soudainement sombré DANS LE PREMIER DEGRÉ.
Je sais j'abuse mais je pose quand même la question : dans le contexte de fin de guerre froide de l'époque, à quoi bon profiter de la rencontre de deux cultures, deux visions du monde, deux personnalités opposées pour faire un film à plusieurs niveaux de lecture, plein de critiques fines et pertinentes sous couvert d'un humour cinglant et savoureux quand on peut faire...un buddy movie ? (merci d'imaginer le drapeau américain et des étoiles autour des lettres de ces deux derniers mots).
Non mais c'est vrai, pourquoi se faire chier après tout?
Red Heat rate donc une marche grosse comme une estrade et s'étale dans la médiocrité la plus consternante, enchainant péripéties aussi oubliables que punch lines dispensables. Est il vraiment nécessaire de préciser que rien, du scénario, de la réalisation, des acteurs, en passant par un quelconque improbable soupçon d'intérêt pour cette curiosité que représente la coiffure de James Belushi, ne sauve en quoi que ce soit le film du naufrage ?
Oui parce que si vous pensiez échapper à tous les poncifs...zob !
Puisque je parle de Belushi, imaginez le plus insupportable beauf à tête de con du genre bien frontal et premier degré que vous ayez jamais connu de votre vie, faites lui réciter un tas de blagues carambar—racistes ou non, au choix—piochées au hasard dans la pile de celles non retenues pour les emballages de la dite friandise, coiffez le comme grand-mère Yeta, et surtout dites lui bien de ne PAS FERMER SA GUEULE PENDANT 01H44 ; et vous aurez une idée.
Dans l'anecdotique on saluera un Larry Fishburne svelte qui n'avait visiblement pas encore à l'époque les fameuses burnes pour assumer un Laurence au générique, la mafia est géorgienne et les trafiquants de drogue sont noirs, Gina Gershon a bien fait de vieillir, et un « Capitalism » voire un « Cocaïnum » qui représentent, sur une heure quarante quatre, les deux seules secondes de soulagement auxquels vous aurez droit.
Mais là où Red Heat est impardonnable, c'est qu'il ne peut même pas prendre l'excuse de son âge. Il est tout simplement dénué de charme, d'humour, de finesse. Un pur néant bruyant, médiocre, creux et plombé de clichés lourdingues dans lequel même les acteurs—à part Bushemi, ce simplet hypomane en roue libre—semblent se faire chier en attendant leur Tchèqu..chèques, pardon!