Comme le réalisateur John Guillermin l'a fait avec sa réalisation La Tour Infernale, le metteur en scène Walter Hill est un des premiers réalisateurs américains à avoir donné naissance au genre buddy-movie. On a vu ce que cela a donné avec le film 48 heures et on a tous été surpris du résultat et du renouvellement curieux du genre policier. Le fait d'avoir associé un policier impétueux avec un taulard fougue était quelque chose d'unique et surtout d'intrigant, surtout quand il s'agit de résoudre une enquête policière dans un milieu urbain carabiné comme la ville de San Francisco. Pour notre grand plaisir, Walter Hill retente l'expérience en reprenant la base du film 48 heures mais cette fois-ci en faisant collaborer un policier américain avec un policier soviétique.
Je dois dire que ce genre de duo m'a paru osé, surtout que le long-métrage se déroule pendant la guerre froide. On a tous appris que La Russie et les États-Unis sont des pays qui se sont confrontés pendant cette époque particulière, en développant de nombreux projets technologiques le plus rapidement possible, dans l'unique but de saisir n'importe quel marché avant que l'autre le fasse. Pendant le visionnage, on peut découvrir que c'est un peu la même chose entre les deux policiers, ils ont chacun leurs méthodes, leur façon d'agir et leur vision des choses. Rien qu'en basant le film sur ce duo, c'est sûr que cela allait être fortement prometteur.
Dans ce genre de production, il fallait respecter un critère crucial, celui du choix des acteurs. Et cela m'a paru surprenant que le réalisateur ait choisi le phénoménale Arnold Schwarzenegger dans la peau du policier russe mais il faut savoir que ces deux derniers voulaient travailler ensemble depuis un certain, c'était sans doute une bonne occasion de le faire. Montagne de muscles, mâchoire carrée, regard hypnotique et froid, altitude très stricte, Arnold Schwarzenegger a une présence tout à fait remarquable dans ce long-métrage, c'est un rôle qui lui va à merveille et il casse bien la baraque.
Avec lui, on remarque la présence de l'acteur James Belushi, moins baraqué, plus cool et moins téméraire que Schwarzy, on n'est pas loin d'une opposition très proche de celle du Yin et du Yang, ce qui est tout à fait louable pour ce genre de production qui peut se démarquer de la plupart des films du même genre. Et c'est renforcé par quelques belles et habiles répliques qui font presque allusion à la différence évidente entre les flics américains et les flics russes.
Le metteur en scène savait sans doute qu'il travaillait sur un projet cinématographique fabuleux et honorable et sur ce point, c'est plutôt mission accomplie avec un duo de policiers traité avec minutie. Presque tout le film est un débat mené tambour battant, où chaque policier oblige à l'autre d'imposer ses restrictions malgré l'importance de leur enquête. On retrouve exactement tous les bons ingrédients qui font la réussite totale du film 48 heures. Le rythme est réglé de manière à ne jamais laisser l'ennui nous envahir.
Le réalisateur met beaucoup d'importance sur le réalisme des scènes d'action, avec du bruitage de coups de feu très réel, on n'assiste pas aux combats, on les vit comme si on était à côté. Tout l'ensemble est noyé sous une ambiance profitable des années 80, on est submergé constamment dans un climat brusque et frénétique, tout ce qu'il faut pour encourager d'autres réalisateurs à développer d'autres productions mettant en scène des duos atypiques comme celui de cette belle production décomplexée. 8/10
Ta tronche me fait rappeler un boxeur, qu'il m'a fait perdre une fortune d'ailleurs !