Pas inintéressant mais mou.
L'idée de base est plutôt sympa : raconter une histoire d'amour en privilégiant le point de vue d'une femme méchante qui ne veut le bonheur de personne si ce n'est elle-même. C'est bien sauf que c'est mal exploité. Les scènes sont courtes et les personnages secondaires (les gentils) sont vraiment des grosses quiches qui, à la moindre contrariété, vont fuir la queue entre les jambes... du coup c'est un peu trop facile... et puis le moment où les gentils ne se laissent plus faire est un peu ridicule car c'est trop soudain, pas assez préparé (ils se sont tellement laissés faire qu'on n'a jamais pu ressentir réellement leur soumission). Y a tout de même de bonnes idées, en fait y avait vraiment du potentiel pour faire un bon film.
Surtout qu'au niveau de la mise en scène, Charles Vidor se débrouille déjà très bien ; le réalisateur semble avoir vite compris que l'intérêt du cinéma n'est pas dans la reproduction d'une pièce de théâtre ; ainsi dons, à la moindre occasion, il joue avec les axes de regard mais aussi avec les mouvements de caméra ; c'est très dynamique pour un film de 1934 (si on oublie certains dialogues assez longs et mous). Les acteurs sont globalement bons ; je leur reproche simplement de faire trop de pauses (comme les débutants) ce qui accentue la mollesse de certains dialogues. Là où j'ai été surpris c'est par la présence très faible de musique : elle est là, principalement de manière diégétique mais beaucoup de scènes importantes se déroulent dans le silence alors qu'à l'époque on aimait déjà bien les grandes envolées orchestrales (surtout au lendemain du muet).
Bref, pas inintéressant à regarder, mais il faut avouer que c'est un peu trop mou et que le scénario aurait pu être retravaillé.