Double Down
3.2
Double Down

Film de Neil Breen (2005)

L'homme qui ne savait pas manger proprement du thon en conserve

Neil Breen fait des nanars involontairement. Il a une 'bonne' réputation. Mais il n'est pas un cinéaste si intéressant que ça en fait. Enfin, faudrait que je regarde d'autres de ses films. Mais sa médiocrité n'est pas si extravagante.


L'intrigue de ce premier long métrage est absurde, amusante de ce fait. L'on trouve quelques situations incohérentes, dépourvues de sens, crétines et on en rigole. Mais c'est finalement assez peu prenant. Parce qu'il n'y a pas beaucoup de conflit. Et que le film soit un classique ou un nanar, sa qualité résidera toujours dans la gestion des conflits. Et quand il ne manque, ben on s'ennuie. Comme avec "Double Down" qui manque de générosité en terme d'action, de conflits. L'auteur préfère raconter poétiquement et on s'en lasse un peu sur la longueur. Puis il n'est pas très inspiré : certaines idées un peu saugrenues aurait pu être délirantes, mais il ne va pas assez loin dans leur exploitation, hélas.


La mise en scène est fauchée, pauvre. Cela participe forcément de l'amusement ressenti lors de certaines séquences. Par exemple le casting très mauvais, les faux flingues (des jouets pour enfants), le faux squelette que Neil aime exploiter le plus possible dans ses films (y a des crânes partout dans ce désert et tout le monde s'en fout). Par contre, le bougre aime les belles femmes, il ne filmera pas frontalement des seins nus, mais par contre il filmera longuement de dos, en plus dans "Double Down" l'actrice porte un string valorisant bien son gros cul : ce n'est pas grand chose en terme de sexe mais on s'en contentera tant le réalisateur insiste dessus hypocritement. C'est amusant de voir aussi la confiance qu'il donne aux spectateurs : dans "I am here now", il n'avait pas peur de filmer un faux bébé de face en faisant croire qu'il était vrai ; ici, il filme des ordinateurs éteints mais on est censés croire qu'ils sont fonctionnels puisque le héros les utilise devant nous. Mais bon, ça fait sourire, sans plus. Le montage est un peu chiant aussi, avec des plans trop longs.


Bref, on n'atteint pas le délire espéré, hélas. Mais ça reste toujours un peu fascinant de voir des gens mauvais réussir à convaincre des gens de travailler avec lui dans le domaine du cinéma.

Fatpooper
4
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le 4 août 2020

Critique lue 136 fois

Fatpooper

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