L’intérêt que présente Double Dragon, adaptation d’une série de jeux vidéo de même nom, réside dans son ambiance détonante mêlant humour bon enfant et séquences d’action réussies. Le lieu de vie des protagonistes principaux est une salle de théâtre désaffectée que ces derniers ont transformé en un terrain de jeux multiples avec cordages et décors improbables ; le repère des membres de la Power Force ressemble à un parc ludique couvert avec ses toboggans, ses chariots et surtout sa masse d’enfants des rues qui trouvent là une famille de substitution.
Le film mise sur l’allégresse, conscient que son scénario ne vaut guère mieux que celui du matériau qu’il adapte ; ce faisant, il offre une variation amusante du genre post-apocalyptique, parodiant l’esthétique d’œuvres iconiques comme Mad Max (George Miller, 1979), New York 1997 (John Carpenter, 1981) ou encore The Warriors (Walter Hill, 1980) pour son affrontement de gangs rivaux. Les acteurs s’avèrent tantôt risibles – pensons Robert Patrick, piteux ennemi dont les apparitions à l’écran sont aussi fugaces que sa métamorphose magique permise par la moitié de médaillon – tantôt charismatiques, mention spéciale à Mark Dacascos que nous retrouverons dans le Crying Freeman (1995) de Christophe Gans un an après. Une curiosité fort divertissante et menée tambours battants.