Double messieurs par toma Uberwenig
Vous aimez Bertrand Blier, et vous avez compris le non-dit en lisant Carver ?
Ce film est fait pour vous.
Beauté poétique, humour absurde, une sorte de fuite en avant, de road movie oblique qui commence sur une bonne blague, d'anciens camarades de colonie de vacances se retrouvent par hasard, et décident de surprendre un de leurs camarades d'époque, le Kunch', dont Léo (pseudo doublure autoproclamée de Belmondo sur le retour vivant chez sa mère) a retrouvé la trace il y a peu.
Lui et François (joué par Stevenin) s'introduisent chez le Kunch', pour le surprendre, la porte s'ouvre et... C'est sa petite amie (Carole Bouquet) qui entre.
Et là, tout se complique car ils ne disent rien de cohérent, la communication est brisée.
Et tout part en vrille. Prise d'otage par le silence, dérive mémorielle sur le parcours de leur enfance, entre culpabilité, souvenirs d'enfance refoulés, absurdité et quête personnelle quasi mystique ayant comme point de chute la colonie de vacances...
Bref, film irracontable mais indispensable pour quiconque rêve de voir un croisement entre Bertand Blier et David Lynch par exemple.
On rit parfois, on hallucine souvent, et on souffre aussi.
Indispensable.