Voici sa légende
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le 12 avr. 2021
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Teddy Chen n’est pas le réalisateur le plus prolifique de Hong Kong. A peine 12 films en 30 ans de carrière, avec des titres tels que Downtown Torpedoes (1997), Purplestorm (1999), Bodyguards and Assassins (2009) ou encore Kung Fu Jungle (2014). Mais après ce dernier film, il avait complètement disparu de la circulation. Travaillait-il pour la télévision ? Avait-il simplement fait une petite pause dans sa carrière ? Aucune idée, mais en tout cas, le voilà de retour aux commandes d’un gros blockbuster chinois de 43 millions de dollars qui n’aura pas pu être correctement exploité en salles pour cause du COVID-19 (les salles de cinéma chinoises ayant rapidement été fermées). C’est donc via la plateforme iQizi que beaucoup de Chinois ont pu découvrir le film, et sur Netflix pour le reste du monde. Que peut-on espérer pour ce retour aux manettes de Teddy Chen ? Et bien pas grand-chose. Nous ne dirons pas que Double World est un mauvais film, mais nous ne dirons pas non plus qu’il est bon.
Première chose à savoir, Double World est l’adaptation cinématographique du jeu vidéo Zhengtu Online, également appelé Double World, développé par Giant Network. Le jeu, lancé en 2006, est un succès colossal en Chine puisqu’il compte pas moins de 300 millions de joueurs. Un jeu de rôle en ligne massivement multijoueurs (MMORPG) qui a provoqué de nombreuses polémiques à cause de joueurs tellement accros qu’ils sont allés jusqu’à vendre tout ce qu’ils avaient, même leur appartement, afin de pouvoir se payer des items en jeu. C’est vous dire l’ampleur du phénomène. C’est donc en toute logique, comme ce fût le cas pour le film Warcraft, qu’un film voit le jour. Le film est produit par leur propre compagnie Giant Network, mais également la filiale cinéma du géant du commerce en ligne Alibaba et, afin de mettre toutes les chances de leur côté, ils font appel à Teddy Chen pour la réalisation, mais surtout à une star de la K-Pop et de la C-Pop pour incarner le héros, à savoir le jeune chanteur Henry Lau du groupe Super Junior-M. Il a également participé à une paire de films, Final Recipe en 2013 et Mes Autres Vies de Chien en 2019, quelques séries telles que My Sweet City (2013) ou Oh My Venus (2015), et tout un tas de show TV en Chine et en Corée du Sud. En gros, le beau gosse que toutes les midinettes asiatiques aiment. Il est épaulé par Peter Ho, vu dans le Monkey King (2014) de Soi Cheang (également producteur sur Double World) ou dans le Sword Master (2016) de Dereck Yee, la kickeuse Jiang Lu-Xia (Naked Soldier, Bad Blood, Operation Red Sea), et quelques autres plus ou moins connues du cinéma de Hong Kong : Mark Cheng, Bobo Hu Ming ou encore Lo Chung-Him. Double World se veut un gros spectacle d’heroic fantasy, ce qu’il est par ailleurs, mais ce qu’il fait, il ne le fait pas toujours bien.
Double Team va souffler le chaud et le froid. Qui dit gros spectacle chinois dit CGI à outrance. Il se dit même que 80% du film a été tourné sur fond vert, ce qu’on veut bien croire tant le film essaie d’être grandiose dans ses décors. « Essaie » car parfois il y arrive, parfois il n’y arrive pas. Autant certains plans sont magnifiques, et ont clairement de la gueule, autant d’autres sonnent complètement faux, voire font kitch. Même chose pour les CGI de manière générale. Comment est-ce possible d’autant réussir certaines grosses créatures, comme l’énorme serpent ou le gros chien/lion, et de se chier sur une pauvre flamme ou une giclée de sang. Comment est-ce possible d’arriver à rendre une cité aussi belle et se rater sur des grosses boules en pierre. Surtout quand on fait appel à la plus grosse boite d’images de synthèses de Chine. Même chose en ce qui concerne les personnages. Autant le réalisateur arrive à les rendre immédiatement attachants, autant on nage en plein clichés avec le jeune plein d’envies, le vieux baroudeur expérimenté, la jeune fille pleine d’entrain ou encore le méchant vraiment très très méchant. Les scènes d’action ne sont pas en reste avec d’un côté, des affrontements réellement impressionnants, superbement mis en scène comme l’introduction ou la première apparition de la jeune héroïne, et d’autres qui tombent presque, voire carrément, dans le nanar (l’épreuve sur les chaines, le coup du deltaplane lors du final). Et tout va être ainsi, avec quelque chose de bien qui va être désacralisé par la même chose en beaucoup moins bien. Un peu comme si certaines scènes avaient été confiées à un réalisateur talentueux, d’autres à un gros tâcheron, et qu’on avait mixé le tout au montage. Ça en est même parfois un peu déroutant lorsque la violence, matinée de gore, côtoie lors d’une même scène la naïveté absolue.
Même si tout n’est pas à jeter, Double World reste un film très moyen. On ne s’ennuie pas, mais chaque bon point est immédiatement désacralisé par son penchant négatif. On aurait pu espérer bien plus de ce retour de Teddy Chan après six ans d’absence.
Critique originale : ICI
Créée
le 31 août 2020
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