Je suppose que je dois me fendre d'une critique puisque j'ai été gentiment invité à voir ce film par le biais de la cinexpérience. Alors voilà :
C'est une bonne petite comédie à caractère social à l'anglaise, un objet sans prétention mais réussi. Les acteurs sont épatants, on trouve quelques punchlines bien drôles et une pêche revigorante tout le long de l'histoire. Certes, le scénario est un peu convenu, mais c'est une fable, un film de genre, avec ses balises et ses exigences. Trop d'originalité aurait gâté l'histoire à mon avis.
Ca se passe dans un petit quartier de banlieue d'une ville de province britannique, on voit les Juifs qui partent, les musulmans qui arrivent, et les hommes d'affaires sans coeur qui s'acharnent à tout transformer en parkings. On voit deux personnes que tout oppose, l'âge, la religion, et les préjugés racistes de leur communauté, fraterniser et s'unir contre le grand capital et la raison du plus fort. C'est beau, c'est tendre et c'est souvent drôle.
Certes, ce n'est pas un grand film d'auteur (quoique ça lorgne souvent du côté de Ken Loach), mais il y a un propos, une vision, une morale, et même si cette morale est un peu naïve, c'est plaisant.
On aimerait rencontrer plus souvent de vieux hommes au grand coeur prêts à tout pour garder leur petite boutique, et de jeunes réfugiés solides dans leur tête malgré leur jeunesse, qui retroussent les manches pour faire vivre leur famille.
La meilleure qualité de ce film, c'est qu'on y rigole souvent, si l'on apprécie les blagues sur la religion et les les bricolages parfois ridicules des personnages. C'est un film sur la religion, sur la drogue, sur la vie de quartier, sur la vieillesse, le deuil, l'héritage, et tout cela est mélangé de façon assez habile tout de même, comme la pâte de ce bon vieux boulanger casher, à qui on aimerait bien acheter une de ses "khalass", même s'il n'y a pas de haschich dedans, on sait qu'elle nous donnera tout de même le sourire.