J'attendais beaucoup de ce film, parce que j'aime énormément Almodóvar, et en en particulier sa dernière collaboration avec Antonio Banderas, La Piel que habito, qui reste huit ans après l'une de mes plus grosses claques au cinéma ; et je ne suis pas déçu. Le film n'est pas du tout dans le même délire, il s'agit plus ici d'un drame intime comme Julieta, ce qui est très bien aussi, mais on retrouve évidemment, comme toujours, tout ce que l'on aime chez le réalisateur et ce qui fait le charme de son cinéma : ses compositions magnifiques, avec ces couleurs vives partout, des costumes aux décors, ces acteurs toujours parfaits et ses obsessions dont on ne se lasse pas.


Alors je ne sais pas à quel point le film est plus personnel ou non que ses précédents, même s'il est tentant, comme beaucoup le font, de le présenter comme un film-testament, parce que l'auto-fiction est forcément plus évidente ici, avec cet Antonio Banderas looké comme Almodovar (ce dont le réalisateur semble s'amuser sur certains plans, sur lesquels la ressemblance est troublante), qui interprète un réalisateur qui plus est, et dont l'appartement est reproduit à l'identique sur celui du cinéaste ; mais dans tous les cas, ça fonctionne très bien. Le film regorge de scènes très très belles sur lesquelles je ne reviendrai pas, mais ça m'a beaucoup touché, à de nombreuses reprises. C'est vraiment le genre de film dont tu sors un peu chamboulé et qui te fait prendre du recul sur pas mal de sujets très forts.


Deux sources de frustration - histoire de râler un peu : j'espérais voir Banderas et Cruz ensemble à l'écran, ce qui ne se fera pas (et pour cause, elle joue sa mère lors des scènes où il est enfant), et la fin, trop brusque. J'en prenais volontiers une heure de plus. Mais sinon, c'est du tout bon.

ServalReturns
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le 18 mai 2019

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