Le premier désir
Il va m'être difficile d'être objectif pour parler de "Douleur et Gloire", et je préfère donc ne pas me livrer à un exercice critique selon les canons du genre. En effet, j'étais en larmes dès les 5...
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le 25 mai 2019
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Il y a toujours un réel plaisir de voir un film de Pablo Almodovar, surtout à Cannes ou il est de retour après Julieta il y a 3 ans et on espère qu’il décrochera enfin la palme, même si la tâche sera difficile avec cette grosse sélection, mais sait t’on jamais. On va suivre Salvador, un réalisateur qui est en dépression et qui a l’occasion de la projection d’un de ses anciens films va retracer son passé alors qu’il souffre pas mal.
Douleur et Gloire est son film le plus personnel on sent un certain investissement à nous montrer et raconter cette histoire. Il le dit lui même que dans douleur et Gloire c’est un film qui parle de lui, comme pas du tout. Ce côté personnel on le voit dès le premier plan avec Salvador sous l’eau en train de faire de l’apnée, cette première scène évoque énormément de choses, mais quand j’y pense cela me fait penser à une certaine sorte de dépression.
Comme je le disais en introduction, notre Salvador qui représente ce qu’a vécu Pablo Almodovar. Un début de film consacré à cette dépression ou on voit le réalisateur pas en grande forme, en grosse panne d’inspiration. Cette dépression pour moi, elle vient de la peur qu’on pourrait traduire par peur de la nouveauté ou plutôt peur la peur de décevoir. À travers cette peur c’est le moyen pour Pablo Almodovar de montrer que Salvador n’a pas eu une enfance facile, ou il faisait au maximum pour faire plaisir à sa mère ou à l’école. C’est très intéressant quand le film nous explique que la Géographie il l’a apprise avec les différents voyages qu’il a pu faire grâce à son métier de réalisateur ou la science c’est avec les différentes souffrances qu’il a pu en apprendre plus sur son corps. Malgré cette première partie intéressante on a du mal à saisir ce que le réalisateur espagnol veut nous parler. On est conscient que le film parle de Pablo Almodovar, mais on a du mal à rentrer.
Fort heureusement, il y a une deuxième partie du film, cette deuxième partie commencera avec un monologue au théâtre qui évoque énormément de choses. Il y a une symbolique dans cette scène en parlant du décors. Le décors c’est tout simplement un mur blanc. Ce mur c’est le mur ou Salvador regardait des films, c’est le mur avec qui il voyageait. C’était en quelques sortes son témoin. Ce passage du monologue qui dure un petit moment est un moment hyper touchant, touchant grâce à la musique composée par Alberto Iglesias qui nous emmène, qui nous touche au bon moment. Il y a un timing impeccable dans la sonorité qui se combine parfaitement bien avec la prestation de Asier Etxeandia qui joue un acteur qui fait ce monologue. Comme pour la musique qui nous emporte dans ce que Almodovar nous raconte, dans son passé. C’est même plus fort que des Flashbacks. Ce Monologue marquera surtout la fin de la première partie du film et le début de la seconde ou il sera question d’addiction. Ce n’est pas qu’une addiction qui est évoque, mais plusieurs. Que ce soit de l’addiction à la drogue qu’il va utiliser en espérant se soigner des douleurs, son addiction liée à l’amour et son addiction au travail. Tous ces moments sont bien écris. Je vous ne le cache pas que j’ai envie d’aller plus loin, mais ce serait vous gâcher l’histoire d’un très beau film, car oui ce ne sera pas forcément son meilleur film, mais pour les gens qui aiment le réalisateur espagnol, qui s’intéresse à ce qu’il fait, à la personne qu’il est, ce sera un film particulier pour vous.
Le titre évoque la Douleur et la Gloire, c’est en regardant le titre qu’on comprend le film. Quand je vois le titre, je repense à l’appartement de Salvador qui est pas mal contrasté par le clair obscur. Ce clair obscur montre la souffrance de Salvador, l’isolement de plus en plus fort du personnage, mais il n’y a pas que la douleur, car avant la douleur il y a la gloire. La gloire qui est évoquée par des objets, des objets qui ne seront pas au second plan, mais qui accompagne le personnage en montrant que même s’il n’a pas eu une enfance facile quand on repense aux différents flashback, il avait un talent, il était destiné à ça, on l’a même poussé à développer ses qualités et ces objets montrent qu’il a eu du succès. Le titre prend tout son sens et on peut même la traduire par la douleur de la gloire.
Il y a tant de choses à dire sur ce grand film de Pablo Almodóvar qui mériterait vraiment une palme d’or sur ce film même si c’est loin d’être le meilleur, car il faut vraiment s‘intéresser à la personne pour apprécier à sa juste valeur le film, car il y a des moments de longueurs, des passages moins intéressants et un film ou on peut se demander dans quel sens il va . Dans mon visionnage je sentais tellement que le réalisateur espagnol a mis tout son coeur pour faire ce film, pour raconter son auto-fiction. Les acteurs ont mis beaucoup de coeur à jouer les personnages en particulier à Antonio Banderas ou j’avais pas l’impression qu’il jouait Salvador, mais qu’il était Pablo Almodovar. En général tout le choix du casting en plus d’être cohérent est excellent, Que ce soit Antonio Banderas et Pénélopé Cruz qui maîtrisent leurs sujets, il n’y a pas de mauvaises notes dans leurs prestations. Douleur et Gloire c’est un film qui nous touche d’une façon naturelle dans son propos englobé par la bonne musique à chaque fois. Je me disais même que ce serait triste si c’était son dernier film, mais ce serait pas déconnant. Sauf que ce n’est pas un film triste, mais plutôt optimiste, on le voit avec Salvador qui sur la seconde partie du film est prêt à repartir de l’avant et ça l’amène à ce plan final qui est porteur d’espoir et qui nous fait dire que la douleur peut se finir pour partir sur autre chose.
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Créée
le 21 mai 2019
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