Le premier désir
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Salvador, un réalisateur reconnu, souffre dans son corps et dans son esprit. Il a de plus des problèmes de déglutition.
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Vu comme cela, on peut vite tomber dans la critique : Almodovar nous parle de sa souffrance et c'est du "regardez-moi comme je souffre - plaigniez-moi- ah la la".
Peut-être mais peut-être pas.
Pour moi, tout est dans l'affiche : un homme de 50-60 ans dans la lumière, qui est bien plus petit que sa part d'ombre, dans laquelle se niche tout entière sa jeunesse.
Et de mon point de vue, ce film est construit pour montrer le difficile parcours de ce réalisateur, qui n'a plus d'appétit, pour retrouver le goût de la vie.
Pour point de départ : un de ses films du passé nommé "sabor" (saveur en français). Film qu'il avait réalisé et à cause duquel il s'était fâché avec l'acteur principal car il le trouvait trop sombre. Or, curieusement, 30 ans plus tard, il n'est plus vraiment gêné par cela. Un peu comme si la joie et l'éclat voulu à 25 n'était plus si important à 55.
"Le film n'a pas changé" lui dit une amie. Sans doute, mais lui oui.
Le film va ensuite nous montrer, au gré des "souvenirs" de l'acteur et de sa vie présente, comment il s'est construit, pour quoi il a vécu, et pourquoi il a mal. Mais il va aussi nous montrer pourquoi il va retrouver l'appétit.
Certains verront sans doute dans ce film un parfum nostalgique. Personnellement, je n'y vois rien de cela : j'y vois un homme de 50-60 ans qui sait de quoi il est fait ; et qui enfin, l'accepte.
Créée
le 20 juin 2019
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