Film très sympathique portant sur l'asservissement, à l'argent ou à l'amour.


Frank vit de combines mais se fait dégager de son principal gagne-pain.
Sa fierté lui impose de partir chercher du travail loin du domicile conjugal, où l'attendront sa femme, la fille de celle-ci et une vieille dame avec qui ils ont un arrangement de type viager informel, afin de gagner 12000 euros, soit ce que gagne son grand amour annuellement et de ne rentrer qu'une fois cette somme atteinte (tout en jurant fidélité jusque là).


Loin du foyer les choses ne se passent évidemment pas comme prévu et Frank se retrouve obligé de vivre d'expédients et de petites magouilles et larcins, puis trouvera LA combine qui lui fera engranger une coquette somme de manière quotidienne.
Jusqu'à dépasser les 12000 euros de façon significative, amenant le dilemme classique des moyens de subsistance (ou plutôt la recherche du pognon) versus la recherche du bonheur.


Beaucoup de poésie dans cette œuvre, avec ce petit flottement particulier et irréel qui m'a fait passé un bon moment.
Jolie fable, avec plein de bonnes idées saupoudrées ça et là, une réflexion fine mais pas moraliste sur le sens et le but de notre passage et évidemment sur la place du travail dans notre société contre l'épanouissement personnel, vers quoi doivent se tourner les heures fugaces de nos existences.
Cela peut paraitre un peu naïf d'opposer le temps passé à s'aimer au temps passé à "gagner sa vie d'esclave", mais au final il est rarement question de ça dans le cinéma dit social, parce qu'ici il s'agit de pauvres qui au final décident que l'amour > l'argent et qui s'aperçoivent qu'ils ont plein du premier et pas tant besoin du second que ça, surtout si la manière de le gagner les rend heureux.


Les acteurs sont convaincants, notamment Arieh Worthalter, que je ne connaissait pas, ainsi que la réalisatrice/actrice.


Je n'ai pas parlé de la question de la sexualité qui traine aussi tout au long du métrage, mais ça y est aussi (aliénation à nos pulsions ou joyeux lâché prise, à vous de voir).


Film social mais à l'opposé du misérabilisme, qui mérite le détour.

frosto
8
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le 31 mai 2020

Critique lue 240 fois

frosto

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