Dans ce troisième film de Jim Jarmusch, on retrouve sa marque de fabrique, à savoir le noir et blanc ainsi qu’un goût marqué pour l’absurde.Tout de même, sa façon de balader le spectateur mérite tout notre respect.Avec sa mise en scène sans aucun balisage, des situations où le fait de relier les événements n’est pas si importante, de filer une métaphore ( pensons à la scène finale des deux routes reliés au poème de Robert Frost, que le personnage de Roberto a raconté bien plus tôt.Vous suivez toujours?) Dans Down by law,Jarmusch distille tout du long une mise en abyme de l’impasse que le spectateur ressent sans oser penser que le réalisateur ira au bout de cette logique discordante.Voilà toute l’alchimie culottée de ce film imparable. L’idée de rajouter des personnages italiens ( où Roberto Benigni excelle encore en faux candide exubérant) en contrepoint de deux archétypes américains ( le maquereau et l’animateur de radio) est également une bonne idée pour un affrontement sympathique de la culture latine et anglo-saxonne.C’est là que les suggestions mordantes fleurissent, que les deux poseurs que sont Zack et Jack apparaissent fades face à Roberto dont les ressources les estomaquent.Des sacrés moments de cinéma où Jarmusch déploie sa science du point de vue et du message subtil.Bravo l’artiste.

Specliseur
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le 31 mars 2020

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