Une adolescente qui s’ennuie dans sa banlieue américaine et un jeune déraciné se présentant comme un cow-boy romantique en harmonie avec la vie, l’humanité et l’authenticité, tombent éperdument amoureux. Mais le père de celle-ci, flic conservateur qui ne voit de valeur que dans le travail et la bonne conduite ne l’entend pas de cette oreille. Son handicap au niveau du dialogue lui vaut l’inimité de tous, y compris de son tout jeune fils qui voit aussi dans le nouveau venu un espoir de rêve et de liberté.
On rit et on s’étonne d’abord des tant de réactions peureuses et virulentes des braves gens face au comportement simplement spontané, charmant et enfantin du jeune homme, avant qu’ils n’évoluent à l’excès puis ne donnent des signes manifestes de malhonnêteté et de schizophrénie.
A l’instar de Collision, mais avec moins d’envergure, le film expose quatre personnages complexes qui se révèlent ce qu’ils ne paraissaient pas. Ce film, porté par les encore une fois grands Edward Norton et Davis Morse, au départ mignon et un peu lent, finit par captiver l’attention à mesure que se déploient le malaise et le drame. Il dépeint les portraits ni noir ni blanc de héros poussés par la langueur désenchantée de la jeunesse, la folie de la solitude, la nécessité vitale et impopulaire du pragmatisme, et la détresse d’un enfant qui a soif d’un peu de joie.